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samedi 2 février 2019

VE 11 - Conclusion sur le VE


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari



VE 11- Conclusion sur le VE

A court terme : les distorsions de concurrence seront maintenues, avec peu de changement de l’image des VT :

  • On assistera à un développement assez rapide du VE dans les grandes métropoles et leur périphérie, en tant que seconde voiture d’utilisateurs « CSP+ » et d’entreprises, tous disposant d’emplacements de parking à leur domicile ou sur leur lieu de travail. Ces clients seront souvent les actuels utilisateurs de VT hybrides.
  • Malgré un habitat assez favorable, le développement du VE sera plus lent dans les villes de province où les revenus sont moins élevés.
  • En dépit d’un habitat très favorable, il sera très lent dans les villages et les campagnes, en raison de revenus bas, mais aussi des distances plus élevées indispensables, car un VE permet parfois un aller et retour sans recharge à la préfecture, mais pas à la capitale régionale.
  • Il sera exceptionnel chez les locataires d’HLM, dans les centres-villes sans parking privatif, et chez ceux qui ne peuvent pas accéder à la multi-motorisation, car le VE ne remplace pas le VT pour partir en vacances…
A plus long terme, au-delà de 10 ans

Des évolutions plus lourdes, mais contradictoires, se produiront, qui modifieront probablement les règles du jeu.

Evolutions favorables au VE :

  • La taxe carbone (TVA incluse) augmentera progressivement jusque vers 100 €/T de CO2, soit 0,27 €/litre de gazole.
  •  L’opinion publique se montrera de plus en plus intolérante aux nuisances réelles ou supposées dues aux VT.
  •  Les batteries suivront leur courbe d’expérience qui en fera baisser leur coût de 10% à 20% pour chaque doublement de la qualité cumulée produite (courbe d’expérience du Boston Consulting Group), tout en améliorant leur longévité et leur densité énergétique dans des proportions difficiles à évaluer.
  •  Une réglementation routière coercitive réduira l’agrément de conduite à bien peu de chose, ne justifiant plus la puissance surabondante des moteurs actuels, qui baissera donc.
  •  Les véhicules autonomes parachèveront cette évolution avec des puissances limitées à 30 KW largement suffisantes pour assurer leur fonction.
  •  Le nombre de bornes de recharge publiques et privées augmentera progressivement.
  •  Une Tarification variable de l’électricité par tranche horaire en « yield management » serait favorable aux recharges nocturnes.
Evolutions défavorables au VE :
  • Au prix d’une architecture bien différente, des VT hybrides légers, aux antipodes des SUV actuels, capables de circuler aux vitesse licites en toutes circonstance avec une motorisation hybride (thermique + électrique) limitée à  35 KW, aboutissant à limiter leur consommation à 3 litres d’essence aux 100 km sur autoroute, et  leur trace carbone de fabrication à moins de la moitié d’un VE.
  • La fin en 2022 de la double pondération des VE dans le calcul de la moyenne des émissions selon les normes UE réduira quelque peu la distorsion de concurrence :
    •  « L’évasion fiscale » du VE en matière de TICPE finira par prendre fin : En France aucun gouvernement n’acceptera de perdre 37 G€ par an (hors TVA sur le produit).
    •  La pérennité du Bonus / Malus est incertaine, mais sa neutralité budgétaire reste assurée. Si la part du VE augmente au détriment du VT, son bonus ne pourra que devenir dérisoire,
  • Après quelques années, les usagers comprendront qu’une batterie n’est pas éternelle, et que son remplacement vers 1 500 cycles (200 000 km) est très coûteux.  Si les batteries louées, selon la pratique de Renault, se répand, elle aboutit à répartir le risque avec un coût qui se rapproche d’un budget carburant.
  • Le problème complexe du recyclage des batteries restera problématique et pourra altérer l’image verte du VE.
  • Une forte croissance de VE posera inévitablement la question de nouveaux moyens de production électrique décarbonée, faute desquels le VE perdrait son caractère écologique. L’opinion publique et les militants écologistes comprendront-il que le nucléaire est préférable au CO2 ?
  • L’indispensable développement de la comptabilité carbone mettra en évidence la trace carbone élevé des VE ce qui altérera leur image et réduira leur préconisation.
  • Cette comptabilité carbone mettra aussi en évidence qu’il est plus simple et moins cher de réduire le CO2 en commençant par la production électrique et le chauffage, et qu’il vaut mieux utiliser les hydrocarbures là où ils sont :
    • Irremplaçables : la pétrochimie 
    • Presque irremplaçables : les avions
    • Extrêmement difficiles à remplacer : les poids lourds et les bateaux
    • Difficiles à remplacer : les véhicules particuliers.





mercredi 18 mars 2015

6 - Sécurité Routière : Corrélation et causalité

Les dispositifs (sur véhicules), agencements (des infrastructures) ou réglementations (des comportements) qui contribuent à la sécurité routière sont très nombreux et se sont additionnés depuis 40 ans. Ils ont globalement réussi, puisque le taux d’accidents a été divisé par 10, sans que l’on puisse imputer précisément cette amélioration globale à chacune de ses très nombreuses causes, d’autant qu’il s’écoule inévitablement beaucoup de temps entre :
  • L’apparition d’un dispositif  (Ex : ceinture de sécurité, airbag), sa généralisation sur les véhicules neufs, son utilisation effective par les usagers, et la sortie du parc des véhicules non équipés.
  • Le lancement des améliorations d’infrastructures (Ex : autoroutes, ronds-points), leur généralisation apportant des résultats, et leur impossible achèvement.
  • L’adoption d’une réglementation (Ex : 50 Km/h en ville), son acceptation par les usagers, son passage dans la culture qui nécessite souvent des mesures coercitives (radars dont l’installation a demandé plusieurs années), le cumul de leurs effets (pertes de points) et la réduction du nombre de réfractaires.


Dans ces conditions, prétendre « lire » sur la courbe des décès l’effet du dispositif, de l’agencement, ou de la réglementation analysée, relève en réalité de la divination : chacun peut y trouver ce qu’il a envie d’y trouver, et ne s’en prive pas, alors que le paramètre majeur du trafic n’est même pas pris en compte !

Le taux d’accidents est en effet une fonction extrêmement complexe de très nombreux paramètres appartenant aux 3 familles citées ci-dessus. S’il était possible, comme en physique expérimentale, de faire varier chaque paramètre séparément, et d’observer son influence sur le taux d’accidents, on pourrait élaborer une stratégie de sécurité aux moindres coûts et contraintes. Il n’en n’est rien : depuis 40 ans, tous les paramètres ont été modifiés en même temps, et l’on ignore quel a été l’effet précis de chacun d’entre eux, ce qui est très frustrant.

De très nombreuses études statistiques tentent de pallier à cette lacune en établissant des corrélations entre les accidents et la présence ou l’absence de tel ou tel dispositif (ceinture de sécurité bouclée par exemple), agencement (rond-point remplaçant un carrefour), ou comportement, et présentent ces corrélations comme des causalités, alors qu’il existe souvent des biais considérables et plus ou moins bien connus. Ainsi, un dispositif de sécurité optionnel (Ex : avertisseur de changement de voie) pourrait se voir validé par la réduction des sinistres sur les véhicules équipés, en oubliant le biais, peut-être primordial, que cette option a été adoptée par des utilisateurs plus préoccupés de sécurité, et donc plus prudents.

Les analyses de ce type ne sont pas nécessairement fausses, mais leurs conclusions sont à prendre avec une très grande prudence, particulièrement quand leur auteur n’est pas neutre pour toutes sortes de raisons : intérêt économique, politique, militantisme de tous bords…. 


Le Groupe n’a pas eu le temps de débattre de  ce dernier point

7 - Sécurité routière: du contrôle du conducteur à l'automatisation

Conduite manuelle : Actuellement, toutes les fonctions du véhicule sont sous la commande directe du conducteur dont la responsabilité est totale. Toutefois, selon les modèles, il peut disposer d’informations élaborées l’informant de la proximité d’obstacles à l’avant et à l’arrière, des sorties involontaires de voie, de la présence d’un véhicule dans l’angle mort du rétroviseur, de la nécessité de freiner pour éviter une collision. Les commandes comportent déjà des fonctions élaborées, telles que « vitesse constante » ou « vitesse limitée à XX Km/h », ou encore le freinage qui bénéficie couramment de l’assistance (moindre effort), de l’ABS (antiblocage), de l’AFU (assistance au freinage d’urgence), et de la signalisation (allumage automatique des feux clignotants de détresse).

La délégation de la conduite à des automatismes aura probablement lieu en 5 phases successives, qui pourraient être de l’ordre de 5 années chacune :
  1. Conduite assistée : (En cours d’apparition) Le conducteur restant totalement vigilant et seul responsable, il peut, principalement sur voie autoroutière,  déléguer la fonction « vitesse » à un régulateur intelligent qui adapte la vitesse non nulle du véhicule en fonction de la consigne introduite, de la distance du véhicule précédent et de la signalisation routière résultant soit d’une cartographie résidente ou non, soit d’une reconnaissance de la signalisation routière. Il peut aussi bénéficier d’une assistance au suivi de voie, qui assure dans le cas général le positionnement du véhicule au milieu de sa voie. Le véhicule peut également effectuer seul  une manœuvre de prise de stationnement en créneau, en épi ou en bataille sous la surveillance du conducteur.
  2. Automatisation partielle : (A partir de 2020) ("Feet off")Le conducteur demeurant totalement vigilant et seul responsable, il peut déléguer la totalité de la fonction « vitesse », arrêt inclus, dans les encombrements et ce, jusqu’à une vitesse maximum prédéterminée. Le véhicule suit sa file seul, et assiste le conducteur pour les manœuvres de dépassement ou d’insertion dans le trafic. Le véhicule peut également effectuer seul  une manœuvre de prise de stationnement en créneau, en épi ou en bataille en l’absence du conducteur.Les phases suivantes nécessitent des modifications législatives et réglementaires.
  3. Conduite automatisés conditionnelle : ("Hands off") Dans de nombreuses circonstances, le conducteur toujours présent, assure une surveillance qui n’est plus permanente, mais qui se limite à des situations particulières au cours desquelles il peut être amené à reprendre la commande du véhicule. La conduite sur voie autoroutière est entièrement automatisée, y compris les dépassements avec changements de voie.
  4. Conduite automatisée : ("Mind off")Dans la quasi-totalité des circonstances, le conducteur n’assure ni surveillance, ni opération de conduite et peut s’adonner à toutes sortes d’autres activités. Son action peut toutefois être requise par le système face à un événement ou une défaillance imprévue. A défaut de reprise en main par le conducteur, le système place le véhicule dans les meilleures conditions de sécurité possibles.
  5. Sans conducteur : ("Driver off") Le système fonctionne en toutes circonstances et peut se passer de conducteur. En cas d’événement ou une défaillance imprévue, le système place le véhicule dans les meilleures conditions de sécurité possibles.

Résumé en tableau :
Phase
5 ans / phase ?
0    
 Actuel
1
Apparaît
2
Préséries
3
Développemt.
4
Prototypes
5
Concept cars
Rôle du conducteur
Total
Supervision permanente
Supervision temporaire
Aucun sauf exceptions
Absent
Circonstances
Toutes
Spécifiques
Toutes
Fonctions automatisées
Aucune
Vitesse
Vitesse et direction
Toutes sous surveillance
Toutes sans surveillance
Toutes ss. exception
Automatisati.
Nulle
Assistance
Partielle
Conditionnelle
Elevée
Totale
Exemples
Assist.  parking
Avertis. sortie voie
Détect. angle mort
Avertis. collision AV
Régulateur. vitesse
Suivi de voie
Régulateur adaptatif
Freinage d’urgence
Suivi de files
Automat. en embouteil.




Tableau issu de données établies par Valeo


jeudi 17 janvier 2013

Transition énergétique: moitié moins de CO2 pour chauffage en 20 ans



Table des matières du blog
Profil

Plan du chapitre
« Transition énergétique : Moitié moins de CO2 pour chauffage en 20 ans»
Introduction et principes de base

Introduction

Le présent message est basé sur l’analyse objective des possibilités et limites, des avantages et inconvénients des différentes énergies. Il fait table rase des considérations de politique intérieure (politiquement correct, partis écologistes, peurs sans fondement, idées reçues, engagements électoraux) comme de politique étrangère, notamment du protocole de Kyoto.

Il montre qu’il est possible de diviser pratiquement par 2 les émissions de CO2 résultant du chauffage résidentiel et tertiaire, et ce :
  • sans faire appel à des solutions radicales (maison à énergie positive !),
  • sans dépense publique supplémentaire,
  • sans réglementation complexe,
  • sans dispositions liberticides, notamment sur la puissance installées et la température intérieure,
  • sans accroissement, ni diminution, du parc électronucléaire,
  • avec un investissement raisonnable et amortissable par les utilisateurs.
Principes de base:

  • Se rappeler que, ici comme ailleurs, « le mieux est souvent l’ennemi du bien ». En d’autres termes, une solution partielle, mais acceptable et bon marché, aboutira s’imposera plus facilement qu’une solution totale, mais inabordable ou désagréable.
  • Se défier des subventions qui ne promeuvent pas toujours les bonnes solutions et faussent la vérité concurrentielle telle qu’elle résulterait des choix du marché, c'est-à-dire des utilisateurs.
  • Introduire une taxe carbone progressivement croissante sur les produits carbonés (charbon inclus) à usage énergétique :
    • Strictement proportionnelle à l’émission future de carbone
    • Indépendante de l’utilisation (chauffage ou véhicule…) et des taxes préexistantes (TICPE, TVA)
    • Non applicable, ou compensable, à l’exportation pour éviter les distorsions de concurrence au détriment des entreprises françaises
    • Globalement compensée par une baisse de la TVA. 
  • Se rappeler que le renouvellement du parc de bâtiments est très lent (environ 1,7% par an en construction, et 0,2% par an en démolition), et qu’il faut donc commencer par le plus important et le plus facile : l’amélioration du parc des logements existants et leur mode de chauffage, qui est un énorme gisement de réduction des émissions.


mercredi 16 janvier 2013

RT 2012 et RT 2020 : Bon usage de la réglementation

Table des Matières
Profil
Energie
Bâtiment
Véhicules


Du bon usage de la réglementation

Dans une économie concurrentielle de marché, tout produit est conçu pour apporter à son acquéreur, au prix d’achat minimum, le maximum de satisfactions, parmi lesquelles les coûts et sujétions d’utilisation les plus bas. Nul besoin de règlement pour cela :
  • Dans l’automobile, la forte hausse du prix des carburants depuis 1973 a débouché sur de spectaculaires réductions de consommation, sans attendre les récents bonus / malus selon les émissions de CO2 qui sont rigoureusement proportionnelles aux consommations exprimées en kg/100 km.
  • La même hausse sur le fioul domestique, plus sensible car non lissée par une TIPP ou TICPE plus ou moins constante, a engendré une demande pour des bâtiments mieux isolés auxquels les constructeurs se sont empressés de répondre.
  • La hausse du prix du gaz a facilité la diffusion des chaudières à condensation.
L’intervention de l’Etat est néanmoins nécessaire quand, pour une raison quelconque, le marché ne remplit pas ou insuffisamment son rôle. C’est le cas dans l’automobile, où la prise en compte par le client des paramètres de sécurité ou d’émissions autres que le CO2 était insuffisante. L’Etat, en harmonie avec l’UE, a légiféré à juste raison pour fixer par les normes « Euro » des plafonds progressivement décroissants, afin de faire prévaloir l’intérêt général (ne pas polluer) avant l’intérêt particulier (véhicule moins cher, ou moindre consommation).

Son intervention est également légitime quand il définit des normes simples permettant au consommateur de comparer valablement des produits entre eux : il en est ainsi pour les consommations normalisées des véhicules, des appareils ménagers, des lampes d’éclairage, et, pourquoi pas, de l’efficacité énergétique des bâtiments. Mêmes conventionnelles, elles permettent des comparaisons objectives.

Cette intervention cesse d’être légitime, et devient liberticide, quand l’Etat préjuge de l’utilisation que fera le consommateur, et l’empêche d’arbitrer entre prix d’achat et qualités du produit. Exemples :
  • L’interdiction de vente des ampoules à incandescence classiques est une absurdité : bon marché, elles peuvent constituer la meilleure solution pour un éclairage rarement utilisé, une cave par exemple, pour lequel le retour sur investissement (en € comme en CO2) ne sera jamais atteint avec des ampoules basse consommation.
  • Les malus élevés sur des voitures de sport de haut de gamme : la plupart roulent très peu, et il n’y pas plus de raison de taxer la possession d’une belle voiture que celle d’un bel objet d’art, car  c’est le carburant utilisé qui pollue, et non le véhicule par lui-même !
  • Pour un même prix total d'achat, deux petits véhicules recevront un bonus alors qu'un gros, pour une consommation qui sera loin du double, se verra pénalisé par un malus...
Suite du message