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lundi 28 janvier 2019

VE2.4. Benzène COVNM


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari

VE2.4 - Benzène -COVNM (C6H6 Benzène)

Problème général, résolu

C’est le principal constituant des Composés Organiques Volatils Non Méthaniques dits « COVNM », curieuse appellation désignant les hydrocarbures autres que les alcanes CnH2n+2. Le benzène C6H6 est la base des hydrocarbures cycliques.
  • Il a été additionné à l’essence après 1950 aux taux de 5%, pour améliorer l’indice d’octane. Son odeur caractéristique était perceptible en faisant le plein.
  • Puis, ayant été évalué comme possible cancérigène pour les garagistes très exposés (inhalation de vapeurs au cours du nettoyage des pièces à l’essence), il a été réduit à 1%.
  • Depuis 2010, les pompes volumétriques avec récupérateurs de vapeurs sont obligatoires : l’odeur de benzène en faisant le plein d’essence a disparu.
En Ile-de-France, toutes origines confondues, le taux de benzène dans l’air est passé de 4 000 μg/m3 en 1995 à 500 μg/m3 en 2015, soit 0,5 millième de ppm. L’automobile est très minoritaire dans les émissions résiduelles actuelles des véhicules à essence non Euro 6.

Comp. organiques volatils non méthaniques

1991
2016
Emissions routières
KT/an
900
50
Taux en IdF (toutes origines)
μg/m3
2
1
Valeur limite UE moyenne annuelle
μg/m3
5
Norme Euro Essence
g/km
Néant
0
Norme Euro Diesel
g/km
Néant
Néant

vendredi 13 avril 2018

Le CO2 pollue ?





Le CO2 n’est pas un polluant…
… mais l’augmentation de son taux est un risque majeur

Quand on entend Madame la Maire de Paris déclarer qu’il faut interdire les véhicules diesel dans sa ville pour réduire la pollution atmosphérique urbaine par le CO2, on croit rêver, mais ce concentré d’erreurs est un cauchemar ! Essayons de faire un peu de tri dans les bêtises qui circulent, joyeusement amplifiées par les médias. Quels sont les faits ?

Le dioxyde de carbone CO2 est présent dans l’air avec un taux qui était jusqu’au XIXème siècle de l’ordre de 300 ppm (parties par million), c’est-à-dire 0,03 % en volume.

Rappelons qu'il est à l’origine de la vie sur terre, car presque toute la vie évoluée terrestre repose sur la photosynthèse : Les végétaux reçoivent du soleil l’énergie lumineuse. Grâce à la chlorophylle, dont le vert est devenu le symbole de l’écologie, cette énergie leur permet de décomposer la molécule de CO2 présente dans l’air, en ses deux corps simples, l’oxygène et le carbone, ce dernier étant, avec l’eau, la base de cellulose, principal constituant de la matière végétale. 

Cette dernière est la base de la chaîne alimentaire vers les animaux herbivores terrestres ou maritimes de toutes familles, puis de leurs prédateurs jusqu’à l’homme, qui, tous, mangent et respirent, c’est-à-dire font brûler leur nourriture dans l’air et rejettent du CO2. Sans le CO2, toute la chaîne de la vie s’écroule…

L’augmentation du taux de CO2, même au-delà du taux actuel (400 ppm), n’a aucun inconvénient direct pour tous ces êtres vivants : les végétaux poussent plus vite, la nourriture végétale augmente pour le plus grand bien de ceux qui la consomment et de leurs prédateurs. Tous continuent à inhaler un air pur constitué à 99,96% d’oxygène, d’azote et d’argon, contrairement à celui qu’ils exhalent, chargé en CO2 et vapeur d’eau résultant de leur métabolisme.

Le taux de CO2 varie très peu selon le lieu : il est pratiquement le même partout, au cœur des mégapoles chinoises comme au milieu du Groenland. La notion de « pollution urbaine par le CO» est donc strictement dépourvue de sens, bien que fréquemment médiatisée !

Mais, malgré sa parfaite innocuité pour les êtres vivants, le CO2 joue un rôle important dans les échanges thermiques par rayonnement de la terre vers l’espace. L’augmentation de son taux augmente l'absorption des infrarouges réémis par la surface de la terre, et réduit ainsi le rayonnement terrestre vers l’espace, et donc la capacité de la terre à se refroidir : c’est l’effet de serre. Il est clairement démontré que :
  • Le taux de CO2 dans l’atmosphère a augmenté d’un tiers en un siècle
  • Cette augmentation résulte principalement à la combustion  des énergies fosssiles (charbon, du pétrole et gaz) dans des applications thermiques (chauffage domestique et industriel, cuisine) ou énergétiques (véhicules, avions, électricité) depuis la révolution industrielle, et accessoirement de la déforestation.
  • Depuis une vingtaine d’années, on observe un réchauffement climatique qui tend à s’accélérer.
Les travaux des scientifiques de nombreux pays, synthétisés dans les publications du GIEC (qui n’est pas leur employeur), et approuvés par la quasi-totalité des scientifiques compétents, établissent une relation de causalité du taux du CO2 vers le réchauffement climatique. Ils construisent des modèles cherchant à extrapoler le réchauffement futur en fonction du taux de CO2. Leurs résultats sont assez dispersés en raison de l’extrême complexité des modèles, et de la difficulté à y inclure certains phénomènes tels que la convection (mélange entre fluides), mais il est hautement probable que l’on tende vers une augmentation  de 2° à 3° en l’an 2100, sauf réduction drastique des émissions entre temps.

Cette augmentation serait localement supportable par plus de 50° de latitude, mais catastrophique en dessous de 40°. Elle entraînerait la désertification de larges territoires, la fonte des glaces terrestres et maritimes qui pourraient relever le niveau des océans, de un à plusieurs mètres en submergeant de nombreuses villes et régions côtières, et amènerait des migrations massives, potentiellement génératrices de conflits armés.

Il est donc urgent d’agir comme le recommande Jean Tirole, prix Nobel d’économie, en taxant, ou en plafonnant et négociant, les émissions de CO2 dans un marché mondial unique. Il n’existe aucune alternative.

Interdire les diesels ?


Interdire les diesels ?


Interdire les diesels n’est pas bon pour l’environnement

Le développement du diesel dans les poids lourds dans l’après-guerre, puis dans le tourisme dans les années 60 est associé à des véhicules émettant une fumée noire en accélération et dans les côtes. Depuis, les choses ont bien évolué : les moteurs diesel ont réduit leurs émissions polluantes spécifiques (carbone, NOx), les moteurs à essence ont aussi réduit les leurs, moins voyantes, mais bien réelles (CO, CHx), et les pétroliers ont éliminé le soufre. Des normes européennes successives, depuis l’Euro 1 jusqu’à l’Euro 6 ont énormément réduit les émissions admises, comme le montrent les deux graphes ci-dessous, qui montrent aussi la convergence entre essence et diesel.


Bien sûr, une norme est une demande, pas un résultat. Elle est spécifiée dans des conditions précises qui peuvent être jugées trop favorables. Il reste possible de modifier ces conditions d’essai pour les rendre plus proches de l'utilisation réelle. Il est acceptable d’interdire progressivement l’utilisation, notamment urbaine, des véhicules non conformes à l’Euro 6 ou aux versions futures de la norme. On peut renforcer les contrôles techniques pour éliminer ou remettre à hauteur les véhicules non conformes.

Mais la volonté légitime de réduire la pollution urbaine ne doit pas faire oublier que :
  • Selon la norme Euro 6, il n’y a plus de différence significative entre essence et diesel en termes de pollution.
  • L’Etat ou les collectivités territoriales sont fondées à exiger la conformité à une norme, mais n’ont aucune compétence, ni technique, ni juridique, ni économique pour faire des choix techniques tels que l’interdiction du diesel.
  • Cette conformité doit être exigée de tous les émetteurs de pollution, et non pas seulement de l’automobile qui est devenue minoritaire à cet égard, mais qui est « bankable » (on peut lui imposer des prescriptions coûteuses !)
  • Selon les courbes publiées par Airparif, la qualité de l’air à Paris n’a jamais été aussi bonne. La fréquence des « alertes à la pollution » résulte de la réduction des seuils d’alerte, et non d’une aggravation de la situation !
  • Le problème écologique mondial majeur est le réchauffement climatique résultant de l’augmentation du taux de CO2.
  • Or, à puissance mécanique égale, un moteur diesel émet 15% de CO2 de moins qu’un moteur à essence. Ceci résulte directement de la loi de Carnot-Clausius : le diesel a un meilleur rendement parce qu’il à un rapport de détente plus élevé, impossible à réaliser avec l’essence.
Il est donc parfaitement absurde, et clairement contre-productif, d’interdire le diesel.

On peut aussi remarquer que la distillation du pétrole sépare ses composants, du plus lourd au plus léger, et sépare donc l’essence du gazole, mais qu’elle n’a aucune influence sur les parts relatives de ces deux carburants. Une question se pose donc :
  • Si l’on cesse d’utiliser comme carburant le gazole produit en même temps que l’essence, qu’en fait-on ?
  • On ne peut évidemment pas le stocker indéfiniment !
  • On peut l’utiliser pour des applications pour lesquelles il n’est ni indispensable, ni optimum : production électrique, chauffage…, pour lesquelles il émettra plus de CO2 que ses concurrents : hydraulique, nucléaire, énergies vertes, thermique au gaz. Alors le remède est pire que le mal !
  • Alors qu’en fait-on ?
  • Evidemment, on l’utilise dans les applications pour lesquelles il est optimum : avions, bateaux, transports routiers poids lourds, véhicules de tourisme… et on arrête de raconter des bêtises.

 Remplacer le gazole par l’essence n’a aucun sens.

jeudi 8 octobre 2015

2015 : La sécurité routière en question?



Résumé

Les chiffres 2015 du nombre de décès par accidents de la route en France, en croissance de 3% par rapport à 2014, sont présentés comme alarmants, et justifiant une répression accrue des excès de vitesse. En réalité, cette augmentation incontestable résulte probablement d'une augmentation du trafic estimée à 7%, résultant elle-même d'une baisse de 15% du prix des carburants. Le nombre de décès par milliard de kilomètres a donc probablement baissé d'environ 7% - 3% = 4%. 

Rien ne permet d'affirmer que la division par 2 de la baisse des décès depuis l'apparition des radars soit due à ces derniers. Inversement, la réduction à peu près constante (5,7%) du nombre de décès par millard de kilomètres depuis 40 ans ne permet pas d'affirmer que les radars n'ont servi à rien. On ne saura jamais quel est l'impact d'une amélioration donnée, car elle est toujours simultanée avec un grand nombre d'autres améliorations, relatives au comportement des conducteurs, aux infrastructures routières et aux véhicules.

L'amélioration de la sécurité routière doit être poursuivie, mais les arguments fallacieux sont à proscrire.

2015 : La sécurité routière en question?

Des informations alarmantes

Jeudi dernier 1er octobre, notre Premier Ministre Manuel Valls a fait une déclaration télévisée selon laquelle, sur les neuf premiers mois de l’année 2015, le nombre de décès par accidents de la route avait augmenté de 3% par rapport à l’année précédente, et qu’en conséquence la répression des excès de vitesse serait lourdement accrue, notamment par augmentation du nombre de radars et installations de leurres (radars fictifs), afin de faire baisser le nombre d’accidents.

Dans le plan suivant, le commentateur mentionnait que depuis l’installation de premiers radars routiers, le nombre de décès a été divisé par deux.

En politique, les choses les plus simples sont celles qui passent le mieux. Donc, la messe est dite…

Vraiment ?
Une analyse un peu plus détaillée est-elle superflue ?
Essayons !

Notre analyse du 18 mars dernier montre qu’à trafic constant, depuis 40 ans, le nombre de décès baisse en moyenne de 5,7% par an (modèle exponentiel) avec une régularité remarquable selon les courbes ci-dessous :



Les deux erreurs antagonistes

Les radars ont été introduits  en 2003, soit depuis 12 ans. La baisse significative des décès sur cette période est donc de (1+5,7%)12 = 1,95. Formellement, le chiffre du commentateur de la télévision est donc exact. Mais, contrairement à ce que laisse entendre ce commentateur, il ne traduit aucune causalité, car les causes de cette baisse sont très nombreuses et variées.

Les associations de défense  des usagers font remarquer que l’introduction des radars n’a introduit aucune discontinuité significative dans la courbe de baisse des décès par accidents de la route, et qu’ils n’ont donc servi à rien. Ce faisant, ils font exactement la même erreur que le commentateur, mais dans l’autre sens : la dérivée (pente) est à peu près constante, mais ceci ne prouve nullement que les radars n’aient pas contribué à cette décroissance régulière.

Alors, qu’en est-il ?

Qualitativement, les radars ont probablement contribué à maintenir la baisse régulière du nombre d’accidents, qui aurait sans doute été moins rapide sans eux, mais qui se serait néanmoins poursuivie pour un grand nombre de raisons listées dans ce blog, qui se classent dans trois larges familles :
  • Le comportement des conducteurs
  • L’infrastructure routière
  • Les véhicules


Toutes sont importantes. Malheureusement, au plan scientifique, quand un résultat (le nombre annuel de décès) dépend d’un très grand nombre de variables (les innombrables facteurs d’amélioration de chacune de ces familles), il est absolument impossible de déterminer quelle a été l’influence de chacune. C’est frustrant, mais la science expérimentale est ainsi faite : pour déterminer l’influence d’une variable, il faut la faire varier dans  une large plage, dans les deux sens, et à plusieurs reprises, tout en conservant une valeur constante à toutes les autres variables. En la matière, ce n’est évidemment ni possible, ni même souhaitable !

La seule certitude est la proportionnalité au trafic, que l’on a une forte tendance à oublier. Il est vrai que les chiffres du trafic sont connus avec un an de retard sur le chiffre des accidents, ce qui peut contribuer à l’oubli. C’est ce qu’a fait Monsieur le Premier Ministre…

Or qu’est-il passé en 2014 ? La baisse massive du prix du pétrole a amené, après frais, marges et taxes, une baisse du prix du carburant proche de 15% selon l’indice INSEE. Divine surprise pour tous les usagers de la route qui ne cessaient de protester contre son prix antérieur !

Bien entendu, comme tous les marchés, le marché des carburants présente, comme on dit en marketing, une élasticité « marché-prix ». Autrement dit, de façon évidente, moins c’est cher, plus on en achète et plus on roule. Le chiffre précis de l’élasticité des carburants par rapport un prix n’est pas connu, au moins par nous, mais partons d’une hypothèse simple et plausible : en moyenne, l’usager a arbitré par moitiés entre dépenser moins, et rouler plus.

 Ceci laisse prévoir une augmentation du trafic de 7% (car 1,072= 1,15)

L’augmentation nationale des accidents mortels de 3% traduit donc probablement une baisse du taux de décès par téramètre (milliard de kilomètres) de 4%, légèrement inférieur au 5,7% attendu, mais dans le même sens, et pas si différent.

Par surcroît, l’écart entre 4% et 5,7% a une explication simple, sinon aisément quantifiable :
  • Le kilométrage annuel parcouru dépend du besoin en déplacements, mais aussi des ressources, de chaque utilisateur.
  • Manifestement une personne aisée, ou un professionnel, se déplacera principalement selon ses besoins, sans trop être freiné par le coût du carburant. A l’inverse, une personne modeste ne se déplacera que selon sa capacité à assumer les frais de carburant.
  • Il s’en suit que la moyenne de 50% d’économies a des composantes variées, les utilisateurs aisés ou professionnels ne modifiant guère leurs habitudes, tandis que les modestes étant plutôt à budget carburant constant.


Cette distorsion n’est pas neutre : les plus aisés ou professionnels ont les véhicules les récents, hautement sécurisés, et n’évitent pas les autoroutes plus sûres, payantes. Les plus modestes font l’inverse, avec des véhicules moins sécurisés utilisant moins les autoroutes, avec un taux de décès supérieur. L’augmentation du trafic porte donc plus sur des véhicules anciens, et moins sur les autoroutes.

Cette distorsion suffit certainement à expliquer l’écart entre le 5,7% attendu et le 4% réalisé. Mais on ne pourra en être sûr qu’après publication des chiffres de trafic établis par l’URF (Union Routière de France) pour 2014 et pour 2015.

En l’état actuel des connaissances, rien ne permet d’affirmer que la situation de la sécurité routière se soit aggravée. Les mesures répressives, dont on peut discuter le bien-fondé à l’infini, ne se justifient absolument pas par une aggravation que les chiffres, après analyse, ne montrent pas. Compte tenu de la stabilité du taux de baisse annuel sur 40 ans, il est hautement probable qu’elles n’auront aucun effet significatif. Le facteur déterminant des années à venir viendra manifestement des véhicules, grâce aux aides à la conduite.

Reste l’aspect social : faut-il rapporter le nombre de décès au kilométrage, seule méthode permettant des analyses, ou à la population, comme on le fait souvent, à tort pour comparer les pays entre eux, mais non sans raisons pour évaluer le coût humain des transports routiers ? Le débat est ouvert !

Rappelons-nous que la vie et la liberté sont deux valeurs essentielles. L’arbitrage entre les deux n’est donc pas simple quand elles viennent à être antagonistesMais ceci n’autorise pas à utiliser, sciemment ou non, des arguments fallacieux !


mercredi 18 mars 2015

1 - La Sécurité routière : Mesure, Enjeux et comparaison




Les analyses qui suivent ont été élaborées par l’auteur du présent blog pour le Groupe de réflexion de l’amicale des anciens directeurs d’un groupe international de l’industrie automobile, qui les a discutées. Les membres du Groupe de réflexion sont tous  retraités, et n’ont donc plus d’intérêts directs dans l’industrie automobile.

Document à parcourir : « Faits et Chiffres » de l’Union Routière de France


1.1. Mesure de la sécurité routière

Différents paramètres peuvent être envisagés, mais peu sont fiables :
  • Nombre d’accidents matériels ne sont pas déclarés aux compagnies d’assurances pour éviter les malus, ou faute de partie adverse identifiée.
  • La notion de blessure est subjective, le recours à des soins pour des blessures mineures ayant très probablement augmenté depuis 40 ans. Les durées d’hospitalisation qui sont au contraire en diminution, et dépendent fortement de la motivation du blessé, n’apportent pas non plus de base fiable.
  • La notion d’IPP (Invalidité Partielle Permanente, devenue « AIPP ») pourrait être une source objective permettant de prendre en compte les invalidités en plus des décès, mais elle ne semble pas faire l’objet de statistiques.
  • Le taux de gravité (nombre de décès  en % des accidents corporels), varie peu et reste depuis 40 ans entre 5,2% et 7%. Il n’apporte pas d’enseignement sur l’évolution, très probablement en raison de l’incertitude sur le dénominateur. 
  • Un décès est presque binaire, mais pas tout à fait, en raison de sa date de survenance : les statistiques ont comptabilisé jusqu’en 2005 (date incertaine) les décès survenus dans les 8 jours après l’accident, délai qui a ensuite été porté à 30 jours, mais les historiques ont été corrigés. Par ailleurs, on ne peut pas exclure que certains décès consécutifs à un accident attribué à la vitesse excessive d’un véhicule unique ne soient en réalité des suicides, à ajouter aux 10 000 répertoriés comme tels chaque année.  Il reste néanmoins techniquement le « meilleur » paramètre. 

Le Groupe a partagé l’idée que, à défaut de statistiques sur les IPP,  le seul paramètre fiable sur l’évolution à long terme est bien  le nombre de décès.

1.2.  Enjeu de la sécurité routière

Bien que les chiffres ci-dessous soient plus ou moins fiables (multiplicité et fiabilité de sources pas toujours neutres, périodes différentes), leurs ordres de grandeur restent intéressants :

Cause de décès
Source
Nbre/an
Taux  
Appréciation
Toutes
INSEE 2011
534 600
1 000‰
Fiable
Tabac
Institut Gustave Roussy
  73 000
  136‰
Surestimés – Causes multiples
Alcool
Institut Gustave Roussy
  49 000
    92‰
Suicides
INSEE
  10 700
     20‰
Sous-estimé
Maladies nosocomiales
C.CLIN Paris-CN, PHRC, 2011
    4 200
       8‰
Cause unique
Accidents route
    3 268
       6‰
Assez fiable
Meurtres
Police et Gendarmerie
        655
       1‰
Sous-estimé
Accidents du travail
CNAM RP 2011
        550
       1‰
Assez fiable
Noyades (domest. incl.)
Secourisme revue 2009
        300
     0,5‰
Incertain

Le Groupe a été surpris de la position relativement basse des décès par accidents de la route. Sans aucun doute, sa position médiatique est supérieure, ce qui est plutôt une bonne chose pour poursuivre l’amélioration.


1.3.  Comparaison européenne

Pour caractériser le risque, on utilise le quotient du nombre de décès annuel par le kilométrage parcouru (en milliards de Km, abréviation « Tm » pout Téramètre).
Après regroupement des petits pays afin de faire porter la comparaison sur des ensembles de tailles pas trop différentes, les taux 2012 (derniers disponibles) sont les suivants :


 Sans que les différences soient criantes, la France réalise la plus mauvaise performance de l’Europe des 15. En revanche, les nouveaux états membres ont un taux radicalement supérieur. Le taux le plus élevé est en Roumanie (Taux = 41).


Le Groupe a pris acte de ces chiffres et de la relativement mauvaise performance de la France, notamment par rapport au Royaume-Uni. La circulation à gauche, fortement corrélée, ne peut pas être une cause. La Scandinavie dispose d’une très faible tolérance vis-à-vis de l’alcool, qui est sans doute une cause. Les autres réglementations sont très voisines. Les infrastructures sont de qualité équivalente. La cause de la médiocre position française n’apparaît pas clairement, mais elle est peu différente de ses voisins.

3 - Sécurité Routière : Répartition du risque et des victimes


3.1.   Analyse du risque d’implication

Le tableau ci-dessous, issu de données URF, totalise, pour chaque accident corporel, le nombre de véhicules de chaque catégorie « présents », c’est-à-dire impliqués, mais pas nécessairement responsables, ni ayant transporté des victimes.


La présence moyenne est de 1,69 véhicule par accident, inférieure à 2 car un accident corporel peut fort bien survenir avec un seul véhicule : obstacle fixe ou chute en deux-roues.

La répartition des véhicules présents par catégorie est difficile à interpréter, car les véhicules les plus nombreux dans le trafic (voitures), sont évidemment plus souvent présents. Il y a donc lieu de comparer ce taux de présence dans les accidents au taux de présence dans le trafic qui figure dans les colonnes en vert. Le résultat de la comparaison figure dans la colonne de droite :
Les voitures (0,85) sont légèrement sous-représentées
Les VUL (0,30) sont étonnement sous-représentés, sans pouvoir dire s’il y a un biais : ces VUL sont souvent urbains, conduits par des professionnels…
Les VI (0,61) sont sous-représentés et les cars et bus (1,58) surreprésentés. Il y a peut-être un biais lié aux nombreux passagers des cars qui augmentent leur risque de présence.
Les deux-roues sont énormément surreprésentés. Il va de soi que dans leur cas, ils sont le plus souvent à la fois « présent » et « victime » (sans préjuger de leur responsabilité).

L’URF précise ce dernier point en indiquant par ailleurs que : « La part des motos, dans les véhicules présents, est passée […] à près de 13,5% en 2013 pour une présence dans la circulation générale qui est inférieure à 3% des kilomètres parcourus ». C’est la seule conclusion flagrante du tableau ci-dessus.


3.2.   Analyse des victimes


La partie gauche « Analyse des victimes » (Chiffres de la Prévention Routière) donne le nombre de tués et blessés dans chaque catégorie de véhicule utilisé. Sans préjuger des responsabilités, il en ressort que :
  • la catégorie « 2 roues motorisés » aboutit à 790 décès et 20 719 blessés, soit respectivement environ la moitié des tués et les 2/3 des blessés des voitures, malgré une circulation très inférieure.
  • La catégorie « énergie humaine », aboutit à 551 décès et 14 787 blessés, soit un bilan social de l’ordre des 2/3 du précédent, mais réparti sur une population beaucoup plus vaste et non sur une circulation de véhicules, ce qui rend toute comparaison impossible.
  • Le taux de gravité (% de tués parmi les accidents corporels) n’apporte guère d’information utilisable.

La partie droite (Chiffres URF) tente de rapporter ces victimes à la circulation de leur catégorie de véhicule, à ceci près que les victimes « énergie humaine » ne sont pas des véhicules dont la circulation puisse être évaluée, et qui provoquent des victimes directes. On ne peut donc établir que des taux ligne à ligne, sous-évalués car ils ne prennent pas en compte les victimes « énergie humaine », et un taux global correct, mais dépourvu d’enseignements exploitables.



Globalement, la dangerosité élevée des deux-roues motorisés, est confirmée par l’analyse des présences comme par celle des victimes.

3.3.  Analyses piétons et cyclistes « énergie humaine »

Dans les tableaux ci-dessous (Prévention routière), les accidents sont rapportés à la population par tranche d’âge, et non à la pratique par tranche d’âge qui est inconnue. Ils sont néanmoins très instructifs :

 

Ils aboutissent à un résultat surprenant : contre l’idée communément admise, les victimes de ces deux catégories sont d’abord les personnes âgées, et non les jeunes.

Pour les cyclistes, la surmortalité des personnes âgées est d’autant moins discutable que la proportion de cyclistes dans la population de plus de 75 ans  est certainement plus basse, ce qui aggrave le résultat.

Un élément d’explication est fourni par le tableau « piétons » qui comporte aussi la répartition des blessés par tranche d’âge : le taux de décès croît avec l’âge plus vite que le taux de d’accidents. En d’autres termes, le taux de gravité (colonne de droite) augmente avec l’âge.

La nature des accidents n’étant sans doute pas différente, ceci traduit probablement dans les deux catégories les problèmes propres aux personnes âgées : réflexes plus lents, moindre acuité visuelle et auditive, moindre force, ostéoporose…


Le Groupe, constitué de seniors très actifs, considère néanmoins que la surreprésentation des personnes âgées résulte bien des problèmes inhérents à celles-ci, et non de causes extérieures.