Le
VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations
sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. » Yuval
Noah Harari
Les
distorsions « soft » : Infox
VE10 - Infox (fake news) : Fukushima
TF1 est la plus ancienne chaîne de télévision française, et détient encore
la première audience. Elle est généralement considérée comme factuelle et
raisonnablement neutre. Cette infox a été diffusée le dimanche 10 mars 2013, à
l’ouverture du journal de 20 heures.
La présentatrice
était Claire Chazal, alors âgée de 58 ans, présentatrice star très
expérimentée, ayant fait des études de haut niveau : HEC et un DEA
d’économie. Elle ouvre le journal sur la phrase suivante :
« Aujourd’hui, c’est le deuxième anniversaire de
la catastrophe de Fukushima qui a fait 19 000 morts… ».
Rappelons les faits du 10 mars 2011 :
Un séisme sous-marin
séculaire d’une magnitude 9 provoque
un tsunami de 10 mètres de hauteur qui ravage le littoral NE du
Japon sur plusieurs centaines de kilomètres et
fait en quelque minutes plus de 18 000 morts, principalement par noyade.
La centrale nucléaire de type EBR (eau bouillante) côtière située à Fukushima résiste parfaitement au séisme (magnitude
locale 7), mais, postérieurement, le tsunami détruit certaines de ses infrastructures, et notamment
sa liaison au réseau électrique nippon, ce qui amène l’arrêt du refroidissement
et une perte de contrôle des trois tranches en service. Il en résulte la fusion
successive des trois cœurs, et des émissions d’hydrogène à l’origine de l’explosion
de deux des enceintes de confinement. L’ensemble produit une pollution
atmosphérique et maritime massive, d’où l’évacuation de la centrale et de
vastes territoires autour de cette centrale par les autorités japonaises. Ces
dispositions ont néanmoins permis d’éviter tout mort direct. Ce grave accident nucléaire est donc resté
matériel et environnemental, et n’a fait aucune victime,
ni directe par explosions, ni par la radioactivité postérieure dont les
doses reçues par les personnels d’intervention, et a fortiori par les
populations, sont restées inférieurs aux normes. (Source IRSN)
Utiliser le seul nom de la centrale nucléaire situé à 100 km au
sud de l’épicentre pour désigner le tsunami, sans prononcer ce dernier mot, suggère
que la centrale nucléaire a fait 19 000 morts,
et qu’il est donc essentiel de renoncer à une production aussi dangereuse.
Comment une information aussi fausse a-t-elle été possible ?
Cette
question reste sans réponse. En revanche, elle prépara l’opinion à la loi sur la transition énergétique
qui commet l’erreur d’imposer à court terme un plafond à la production
nucléaire décarbonée, à 50% du total, alors que la réduction des émissions de
CO2 est d’urgence absolue, et qu’elle ne pourra pas être obtenue par
les seules énergies vertes intermittentes.
Mais cette loi est aussi,
paradoxalement, un obstacle au véhicule électrique, qui, à défaut d’électricité
décarbonée, perd l’essentiel de son intérêt !