mardi 12 janvier 2016

Perfomance énergétique batiment : affichage biaisé

Chacun connaît l’affichage de la performance énergétique d’un logement selon le barème  ci-dessous :


Il donne la consommation annuelle exprimée en kilowattheures par mètre carré  (KWh/m²). Chacun peut ainsi juger de la consommation annuelle en chauffage du logement qu'il envisage d’acheter ou de louer. Ainsi, pour un appartement de 70 m² évalué à 204 KWH/m², et donc classé « D »,  la consommation annuelle sera : 204 x 70 = 14 300 KWh
  • Or 1 000 KWh électrique coûtent environ 93 € TTC en heures creuses, ou 136 € TTC en heures pleines, soit un prix moyen de 115 € TTC, conduisant à un coût annuel de 115 x 14,3 = environ 1 640 €, hors abonnement.
  • Ou encore, 1000 KWh gaz coûtent environ 45 € TTC, conduisant à un coût annuel de 45 x 14,3 = environ 640 €, hors abonnement.

 Ainsi, l’affaire est claire : l’électricité est 2,6 fois plus chère que le gaz. Or cette conclusion commune est archi-fausse, car la norme d’affichage comporte un piège énorme :

Les performances sont exprimées non pas en énergie consommée par l’utilisateur, dite « énergie finale » (KWhEF) mais en « énergie primaire équivalente » (KWhEP).
Ce tout petit replacement en indice d’une lettre « F » par une lettre « P » introduit un biais énorme :
  • Aucun changement pour le gaz, puisqu’on utilise directement le gaz importé « primaire ».
  • Un coefficient « conventionnel » de 2,58 pour l’électricité, au prétexte que si on avait produit l’électricité à partir d’énergie thermique « primaire » (charbon, fioul ou gaz), il aurait fallu utiliser 2,58 KWh thermique pour produire 1 KWh électrique. Ceci oublie simplement que:
    • L’utilisateur paye l’énergie finale dont il doit pouvoir comparer les prix, et non l'énergie primaire.
    • Ce coefficient n’a aucun sens, car 8% seulement de l’énergie électrique en France est produite à partir d’énergie thermique fossile.
En réalité, pour l’utilisateur :
  • Le chauffage  électrique est à peu près au même prix que le chauffage au gaz.
  • L’appartement pris pour exemple est en réalité à  79 KWhEF/m², et devrait être classé « B ».
  • Le coût de la consommation électrique sera de l’ordre de 635 €/an.
  • S’il est préoccupé par le changement climatique, son chauffage électrique émettra environ 4 fois moins de CO2 qu’un chauffage au gaz.
Ce coefficient 2,58 absurde a été adopté au « Grenelle de l’environnement » sous l’influence des écologistes politiques viscéralement opposés à l’énergie nucléaire, même au prix d’une augmentation des émissions de CO2, risque pourtant bien plus grave selon les scientifiques du monde entier réunis dans le GIEC.

Rappelons que les consmmations ci-dessus sont toutes basées sur les températures "recommandées" très fraîches. Dans la pratique, elle seront nettement supérieures, selon le confort qe chacun souhaite, et sans changer la comparaison entre les deux énergies possibles.