Sujets connexes
3.1. Analyse du
risque d’implication
Le tableau ci-dessous, issu de données URF, totalise,
pour chaque accident corporel, le nombre
de véhicules de chaque catégorie « présents », c’est-à-dire impliqués,
mais pas nécessairement responsables, ni ayant transporté des victimes.
La présence moyenne est de 1,69 véhicule par
accident, inférieure à 2 car un accident corporel peut fort bien survenir avec
un seul véhicule : obstacle fixe ou chute en deux-roues.
La répartition des véhicules présents par catégorie
est difficile à interpréter, car les véhicules les plus nombreux dans le trafic
(voitures), sont évidemment plus souvent présents. Il y a donc lieu de comparer
ce taux de présence dans les accidents au taux de présence dans le trafic qui
figure dans les colonnes en vert. Le résultat de la comparaison figure dans la
colonne de droite :
Les voitures (0,85) sont légèrement
sous-représentées
Les VUL (0,30) sont étonnement sous-représentés,
sans pouvoir dire s’il y a un biais : ces VUL sont souvent urbains,
conduits par des professionnels…
Les VI (0,61) sont sous-représentés et les cars et
bus (1,58) surreprésentés. Il y a peut-être un biais lié aux nombreux passagers
des cars qui augmentent leur risque de présence.
Les deux-roues
sont énormément surreprésentés. Il va de soi que dans leur cas, ils sont le
plus souvent à la fois « présent » et « victime » (sans
préjuger de leur responsabilité).
L’URF précise ce dernier point en indiquant
par ailleurs que : « La
part des motos, dans les véhicules présents, est passée […] à près de 13,5% en
2013 pour une présence dans la circulation générale qui est inférieure à 3% des
kilomètres parcourus ». C’est la seule conclusion flagrante du tableau
ci-dessus.
3.2. Analyse des
victimes
La partie gauche « Analyse des victimes »
(Chiffres de la Prévention Routière) donne
le nombre de tués et blessés dans chaque catégorie de véhicule utilisé. Sans
préjuger des responsabilités, il en ressort que :
- la catégorie « 2 roues motorisés » aboutit à 790 décès et 20 719 blessés, soit respectivement environ la moitié des tués et les 2/3 des blessés des voitures, malgré une circulation très inférieure.
- La catégorie « énergie humaine », aboutit à 551 décès et 14 787 blessés, soit un bilan social de l’ordre des 2/3 du précédent, mais réparti sur une population beaucoup plus vaste et non sur une circulation de véhicules, ce qui rend toute comparaison impossible.
- Le taux de gravité (% de tués parmi les accidents corporels) n’apporte guère d’information utilisable.
La partie droite (Chiffres URF) tente de rapporter ces victimes à la circulation de
leur catégorie de véhicule, à ceci près que les victimes « énergie
humaine » ne sont pas des véhicules dont la circulation puisse être
évaluée, et qui provoquent des victimes directes. On ne peut donc établir que
des taux ligne à ligne, sous-évalués car ils ne prennent pas en compte les
victimes « énergie humaine », et un taux global correct, mais
dépourvu d’enseignements exploitables.
Globalement,
la dangerosité élevée des deux-roues motorisés, est confirmée par l’analyse des
présences comme par celle des victimes.
3.3. Analyses piétons et cyclistes « énergie
humaine »
Dans les tableaux ci-dessous (Prévention routière),
les accidents sont rapportés à la population par tranche d’âge, et non à la
pratique par tranche d’âge qui est inconnue. Ils sont néanmoins très
instructifs :
Ils aboutissent à un résultat surprenant :
contre l’idée communément admise, les
victimes de ces deux catégories sont d’abord les personnes âgées, et non les
jeunes.
Pour les cyclistes, la surmortalité des personnes
âgées est d’autant moins discutable que la proportion de cyclistes dans la
population de plus de 75 ans est certainement
plus basse, ce qui aggrave le résultat.
Un élément d’explication est fourni par le tableau
« piétons » qui comporte aussi la répartition des blessés par tranche
d’âge : le taux de décès croît avec l’âge plus vite que le taux de d’accidents.
En d’autres termes, le taux de gravité
(colonne de droite) augmente avec l’âge.
La nature des accidents n’étant sans doute pas
différente, ceci traduit probablement dans les deux catégories les problèmes
propres aux personnes âgées : réflexes plus lents, moindre acuité visuelle
et auditive, moindre force, ostéoporose…
Le Groupe,
constitué de seniors très actifs, considère néanmoins que la surreprésentation
des personnes âgées résulte bien des problèmes inhérents à celles-ci, et non de
causes extérieures.