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mercredi 18 septembre 2019

Nucléaire et sécheresse


Les médias nous montrent que la sécheresse de l’été 2019 aggrave l’étiage de nombreux fleuves, notamment la Loire et le Rhône. Or l’utilisation de leur eau pour le refroidissement des centrales nucléaires amène son réchauffement, lequel doit être limité avec juste raison. Ainsi, plusieurs réacteurs ont dû être arrêtés ou utilisés à puissance réduite. Selon plusieurs présentateurs, peut-être influencés par des associations antinucléaires, la sécheresse ferait découvrir un nouvel inconvénient des centrales nucléaires…

Quelle méconnaissance !

La transformation de la chaleur en énergie mécanique ne peut s’effectuer que selon le deuxième principe de la thermodynamique, dit principe de Carnot, selon lequel :
  • Le fluide thermodynamique (vapeur d’eau le plus souvent) est porté à la température T1 (°K) aussi élevée que possible par la chaleur reçue de la source chaude (fission nucléaire ou combustion de charbon, de pétrole, de gaz ou autre…)
  • La détente du fluide thermodynamique produit l’énergie mécanique recherchée, et refroidit ce fluide jusqu’à la température T2(°K) aussi basse que possible, ce qui nécessite le refroidissement du condenseur où la vapeur se transforme en liquide.
  • Les quantités de chaleur (énergie thermique) émise par la source chaude, et reçue par la source froide, sont respectivement proportionnelles aux températures T1 et T2. L’énergie mécanique obtenue est la différence, proportionnelle à T1 - T2 .

De validité universelle, ce principe s’applique à toutes les centrales électrothermiques : fission nucléaire, charbon, fioul, gaz, biogaz, solaire thermique. Seules y échappent l’hydraulique et l’éolien, parce qu’elles ne partent pas de la chaleur, mais d’une énergie mécanique primaire exploitable, et le solaire à PPV qui produit directement de l’électricité à partir de la lumière.

Le rapport entre l’énergie thermique à évacuer par la source froide et l’énergie fournie dépend de T1 plus que de T2. Plus T1 est élevé, meilleur sera le rendement en énergie mécanique.  Par ordre décroissant :
  • Centrales à gaz à cycles combinés : le premier cycle est une turbine à gaz, le second une turbine à vapeur, le tout avec un rendement exceptionnel nettement supérieur à 50%.
  • Centrales thermiques conventionnelles à vapeur, utilisant toute énergie thermique fossile ou non, avec des rendements de 35 à 45%.
  • Centrales nucléaires à eau bouillante (EBR), car T1 est limitée par les matériaux utilisés dans le cœur. Il n’en n’existe aucune en France, mais elles constituent plus de la moitié du parc mondial.
  • Centrales nucléaires à eau pressurisée (EPR) pour la même raison, plus la présence d’un échangeur, appelé « générateur de vapeur » qui réduit T1 de quelques degrés : c’est le prix de la sécurité apportée par le confinement de l’eau primaire contaminée, avec un rendement conventionnel de 33%.

 Les EPR, dont le fonctionnement est strictement exempt de CO2, nécessitent un peu plus d’eau de refroidissement qu’une centrale à énergie fossile, mais les ordres de grandeur sont proches. Cet inconvénient mineur disparaît au bord de la mer dont la capacité de refroidissement est pratiquement illimitée, ce qui évite le recours à des réfrigérants atmosphériques.


Ces réfrigérants atmosphériques, nullement réservés aux centrales nucléaires, sont des cascades dans lesquelles l’eau tiédie par le refroidissement de T2, se refroidit en s’évaporant partiellement avant d’être renvoyée dans le fleuve, pendant que l’air remonte dans le paraboloïde en se chargeant de vapeur d’eau qui condense à sa sortie en en nuage blanc, exclusivement constitué de gouttelettes d’eau du fleuve.

Avoir fait de ces réfrigérants très visibles le symbole du nucléaire est une double absurdité :
  • Les centrales conventionnelles en utilisent aussi
  • Le nuage qui s’en échappe ne peut pas être contaminé, car résultant d’une eau qui n’est jamais rentrée dans l’enceinte nucléaire.


Conclusion :  Si les militants antinucléaires étaient mieux informés :
  • Ils raconteraient moins de bêtises,
  • mais ils cesseraient d’être antinucléaires
  • et notre climat y gagnerait beaucoup !


Pour mémoire : Les fluides impliqués dans les centrales électrothermiques :

 Type de centrale
Nucléaire EPR
(eau pressurisée)
Nucléaire EBR
(eau bouillante)
Thermique conventionnelle
Transfert thermique
Eau primaire liquide contaminée
Eau liquide ou gaz contaminée utilisée dans la turbine
Néant
Fluide thermodynamique
Eau secondaire liquide ou gaz
Eau liquide ou gaz
Refroidissement
Fleuve ou mer
Fleuve ou mer
Fleuve ou  mer





jeudi 17 janvier 2013

Moitié moins de CO2 pour chauffage : Divers et Conclusion


Divers et Conclusion

Table des matières du blog

Plan du chapitre :
« Transition énergétique : Moitié moins de CO2 pour chauffage en 20 ans»
Divers et Conclusion

Divers

Mais les autres paramètres ne sont pas encore pris en compte. Reprenons le tableau :


Immeubles collectifs anciens

Les lignes 9, 10 et 11 sont relatives aux nouveaux comportements induits par les modifications de comportements correspondant aux lignes 6, 7 et 8, réduites aux nombreux immeubles collectifs construits avant 1980, équipés de central chauffage central, presque toujours au gaz de réseau dans la zone couverte, et au fioul ou GPL en dehors de cette zone, dont les frais sont répartis selon les millièmes de copropriété.

Les régulations de température et les programmateurs y sont le plus souvent rudimentaires ou inexistants. Les occupants n’ont aucune motivation à rechercher des économies qui seront diluées par la répartition, et la « régulation » par la fenêtre ouverte y est donc courante. Par surcroît, ces immeubles sont souvent mal isolés, faute de majorité pour voter des travaux coûteux d’isolation et de changement de fenêtres. Le desserte des radiateurs étant le plus souvent faite par des colonnes d'eau chaude verticales, il est pratiquement impossible d’installer des compteurs d’énergie, car il en faudrait un par radiateur. Le problème est donc difficile. Dans le passage proposé au biénergie, le chauffage thermique d’origine serait restreint à un chauffage de base assurant environ 15°C, et resterait réparti selon les millièmes, mais il serait complété par un chauffage d’appoint électrique, facile à programmer et à réguler,  et bien géré par à l’utilisateur qui en supporterait le coût facturé directement par l’opérateur électrique. Nous en escomptons un gain de 20% pour les immeubles concernés, soit 10% des lignes 6, 7 et 8.

Chaudières à condensation

La généralisation des chaudières à condensation (ligne 12), pour lesquelles la France est très en retard, notamment sur l’Allemagne ou le UK, pourra apporter une réduction substantielle de la consommation de gaz naturel ou GPL, 15% sur les installations concernées, mais aussi sur les chaudières au fioul, avec un moindre gain évalué à 10%, mais sur la presque totalité des installations, pour un total évalué à  2,8% de la consommation énergétique totale de chauffage.

L’amélioration du parc de bâtiments, reprise du début de ce chapitre, amène un gain de 22% (coefficient 0,78) attribué uniformément en ligne 15, puisqu’indépendant du chauffage traité séparément.

L’accroissement du parc de bâtiments, qui contribue à l’amélioration de la qualité déjà prise en compte précédemment, vient augmenter les volumes à chauffer de 15% (coefficient 1,15) ; qui figure en ligne 16.

Conclusion

Le tableau ci-dessous reprend les conclusions de tableau détaillé :
               
Pour  1 MWh
CO2  Kg
élec.  hors pte
élec. pte
élec. totale
2010
142
212
182
394
2030 après mode de chauffage
96
279
137
416
2030 après utilisat. du chauffage
86
276
116
392
2030 tout inclus
77
246
103
349

En ce qui concerne le chauffage, objet de cette étude :
  • Les émissions de CO2 baissent de 46%
  • La production électrique de pointe (les 1500 heures les plus chargées) baisse de 56% : moins de combustibles fossiles
  • La production électrique hors pointe (7300 heures) augmente de 16% : meilleure utilsation du parc électronucléaire sans augmentation de celui-ci.
  • La production électrique totale diminue de 11%
Tout ceci est obtenu, rappelons le :
  • sans faire appel à des solutions radicales (maison à énergie positive !),
  • sans dépense publique supplémentaire,
  • sans réglementation complexe,
  • sans dispositions liberticides, notamment sur la puissance installées et la température intérieure,
  • sans accroissement, ni diminution, du parc électronucléaire,
  • avec un investissement raisonnable et amortissable par les utilisateurs.
La comparaison avec la démarche écolo-politique du Grenelle de l’Environnement et ses retombées RT 2012 et RT 2020 est sans appel : c’est par des solutions raisonnables que l’on réduira les émissions sans régression, et plus rapidement.

Fin du chapitre

Table des matières du blog

mercredi 16 janvier 2013

RT 2012 et RT 2020 : Bon usage de la réglementation

Table des Matières
Profil
Energie
Bâtiment
Véhicules


Du bon usage de la réglementation

Dans une économie concurrentielle de marché, tout produit est conçu pour apporter à son acquéreur, au prix d’achat minimum, le maximum de satisfactions, parmi lesquelles les coûts et sujétions d’utilisation les plus bas. Nul besoin de règlement pour cela :
  • Dans l’automobile, la forte hausse du prix des carburants depuis 1973 a débouché sur de spectaculaires réductions de consommation, sans attendre les récents bonus / malus selon les émissions de CO2 qui sont rigoureusement proportionnelles aux consommations exprimées en kg/100 km.
  • La même hausse sur le fioul domestique, plus sensible car non lissée par une TIPP ou TICPE plus ou moins constante, a engendré une demande pour des bâtiments mieux isolés auxquels les constructeurs se sont empressés de répondre.
  • La hausse du prix du gaz a facilité la diffusion des chaudières à condensation.
L’intervention de l’Etat est néanmoins nécessaire quand, pour une raison quelconque, le marché ne remplit pas ou insuffisamment son rôle. C’est le cas dans l’automobile, où la prise en compte par le client des paramètres de sécurité ou d’émissions autres que le CO2 était insuffisante. L’Etat, en harmonie avec l’UE, a légiféré à juste raison pour fixer par les normes « Euro » des plafonds progressivement décroissants, afin de faire prévaloir l’intérêt général (ne pas polluer) avant l’intérêt particulier (véhicule moins cher, ou moindre consommation).

Son intervention est également légitime quand il définit des normes simples permettant au consommateur de comparer valablement des produits entre eux : il en est ainsi pour les consommations normalisées des véhicules, des appareils ménagers, des lampes d’éclairage, et, pourquoi pas, de l’efficacité énergétique des bâtiments. Mêmes conventionnelles, elles permettent des comparaisons objectives.

Cette intervention cesse d’être légitime, et devient liberticide, quand l’Etat préjuge de l’utilisation que fera le consommateur, et l’empêche d’arbitrer entre prix d’achat et qualités du produit. Exemples :
  • L’interdiction de vente des ampoules à incandescence classiques est une absurdité : bon marché, elles peuvent constituer la meilleure solution pour un éclairage rarement utilisé, une cave par exemple, pour lequel le retour sur investissement (en € comme en CO2) ne sera jamais atteint avec des ampoules basse consommation.
  • Les malus élevés sur des voitures de sport de haut de gamme : la plupart roulent très peu, et il n’y pas plus de raison de taxer la possession d’une belle voiture que celle d’un bel objet d’art, car  c’est le carburant utilisé qui pollue, et non le véhicule par lui-même !
  • Pour un même prix total d'achat, deux petits véhicules recevront un bonus alors qu'un gros, pour une consommation qui sera loin du double, se verra pénalisé par un malus...
Suite du message