Renault lance sur le marché un véhicule extrêmement
innovant. Le Twizy, dont la motorisation est 100% électrique, est un véhicule
urbain d’une nature hybrides qui tient de la berline est du scooter :
De la
berline :
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Du scooter
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Ses 4 roues, dont 2 arrières motrices
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Ses deux places en tandem
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Le poste de conduite avec un volant et des
pédales
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L’absence de portes (partielles sur option)
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Le toit
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La longueur
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Les ceintures de sécurité et l’airbag
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Ses roues de petit diamètre
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Pas de casque
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L’absence de chauffage
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Essuie-glace
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Le classement administratif en quadricycle qui
lui interdit les autoroutes
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Fiche technique (version 80)
Motorisation par un moteur électrique alimenté par
une batterie
Moteur
- Position centrale arrière
- Puissance maximum 8 kw (12 CV)
- Couple maximum 570 Nm
Batterie
- Technologie Lithium-Ion
- Capacité 6,2 Kwh
- Masse 100 kg
- Située sous le siège conducteur
- Rechargeable en 3:30 h sur prise ordinaire (2P+T, 16 A)
Véhicule
- Longueur : 2,34 m
- Largeur : 1,23 m
- Hauteur : 1,45 m
- Masse à vide : 473 kg
- PTRA : 690 kg
- S Cx : 0,64 m²
Performances
- Vitesse maximum 80 km/h (Renault)
- 0 à 45 km/h en 6,0 secondes (Presse)
- 50 m en 6,5 secondes (Presse)
Autonomie
- Certifiée à 100 km
- Pratiquement 50 à 80 km/h selon le style de conduite
Commentaires
Puissance
Une puissance de 8 Kw est attribuée au moteur, sans autre information sur la manière dont cette puissance est définie. Quelques remarques :
- Selon la modélisation utilisée, qui est ici précise puisque le « S Cx » est donné, la puissance nécessaire pour faire rouler ce véhicule sur sol plan est de 8 kw à 80 km/h, vitesse qu’il peut maintenir raisonnablement pendant : 6,2 Hwh x 90% / 8 kw = 0,6 heures = 36 minutes. On est proche d’une puissance permanente.
- Le régime moteur correspondant à la puissance maximum n’est pas donné.
- Le couple maximum est donné à 470 Nm, ce qui correspond à une puissance de 8 kw à 1 340 t/min. Il est évident que cette vitesse de rotation n’est pas le maximum, et de loin. Le moteur (avec sa commande électronique) dispose donc d’une plage à puissance constante partant de 1340 t/min.
- La prise en compte dans le modèle, des performances d’accélération, soit 0 à 45 km/h en 6 secondes, permet d’y voir plus clair : pour y parvenir avec le conducteur seul, il faut que la puissance maximum soit disponible dès 20% de la vitesse maximum, soit 16 km/h.
- On en déduit un ordre de grandeur de la vitesse de rotation maximum du moteur, soit 1 340 / 20% = 6700 t/min ce qui est plausible.
Autonomie
La modélisation permet d’en savoir un peu plus sur cette autonomie :
Vitesse
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Autonomie
en distance
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Autonomie
en temps
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Constante 45 km/h
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100 km
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2:15 h
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Constante 60 km/h
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80 km
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1:20 h
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Constante 80 km/h
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50 km
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0:40 h
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Trafic urbain typique
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50 km
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Selon trafic
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La première ligne à 45 km/h est commune avec la
version 45, assimilée cyclomoteur. La dernière est l’autonomie pratique du
véhicule.
Freinage
récupératif
Ce serait une illusion de croire que toute l’énergie cinétique est récupérée sous forme électrique au freinage. La modélisation montre une capacité d’accélération qui décroît avec la vitesse :
o
5 m/s² à
10 km/h
o
2,4 m/s² à
20 km/h
o
1,5 m/s² à
30 km/h
o
1 m/s² à
40 km/h
Sa capacité de freinage récupératif n’est pas
supérieure à ces valeurs. Dès les vitesses moyennes, et plus encore aux
vitesses élevées, tout ralentissement significatif fera intervenir les freins à
disques dont le véhicule est heureusement doté. Le conducteur économe devra
donc anticiper largement ses arrêts.
Conception
générale
Ce véhicule étroit affiche un S Cx de 0,64, le même qu’une… Renault Laguna qui a un S considérablement supérieur ! Il n’est pas nécessaire d’être expert en mécanique des fluides pour constater que sa forme, innovante et attrayante par ailleurs, est une catastrophe aérodynamique. Ceci étant, il faut relativiser ce défaut :
- qui est parfaitement négligeable jusqu’à 50 ou 60 km/h, surtout en trafic urbain, mais :
- qui limite à 80 km/h une vitesse maximum qui aurait pu atteindre 90 km/h à puissance égale,
- ou, en d’autres termes, limite à 50 km une autonomie à 80 km/h qui aurait pu atteindre environ 60 km.
Economie
La Twizy Color avec portes ressort à 8 500 €. Ce prix d’achat est relativement élevé mais difficile à comparer, faute de produit équivalent. Néanmoins :
- Une Dacia Logan ou Sandero coûte à peu près la même chose
- La Smart Fortwo, plus proche, à peine plus longue, démarre à 8 800 €.
- Un scooter Piaggio MP3 coûte entre 6 000 € et 8 400 €
- Une voiturette sans permis est accessible à partir de 10 000 €.
Analysons le coût
du « carburant » dans deux hypothèses
Hypothèse
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Petit
rouleur
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Gros
rouleur
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Parcours quotidien
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30 km
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60 km
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Nbre de charges par jour
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1
|
2
|
Energie par charge
|
3,75 Kwh
|
3,75 Kwh
|
Nombre de jours par an
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200
|
200
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Parcours annuel
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6 000 km
|
12 000 km
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Energie par an
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750 Kwh
|
1500 Kwh
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Coût
annuel énergie
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80 €
|
160 €
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Contrat de location batteries
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50 €/mois
si 36 mois et km/an < 7 500 |
72 €/mois si
12 mois et
7500 < km/an < 15 000 |
Coût annuel
batterie
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600 €
|
864 €
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Coût aux 100 kilomètres
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10 €
|
7,2 €
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Equivalent
litres 95 SP
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6,5
l /100 km
|
4,7 l/100
km
|
En raison du coût de location des batteries, relativement
élevé, et fixe par paliers, son coût « carburant »
dépend du kilométrage effectué. Il est
pénalisé par le coût de la batterie, 5 à 7 fois supérieur à celui de l'énergie électrique. Le Twizy n’est
pas particulièrement économique au plan énergétique : il équivaut à celui
d’une berline, et reste toujours supérieur à celui d’un scooter.
Circonstance aggravante, si on ne s’en sert
pas, il faut continuer à payer le loyer de la batterie. Rappelons que cette
comparaison en prix public met en compétition :
- l’électricité taxée d’un coefficient 1,07 (TVA taux réduit)
- la location de batteries taxée d'un coefficient 1,196 (TVA taux normal)
- l’essence, taxée d’un coefficient 2,72 (TIPP et TVA au taux plein)
Cette comparaison est donc très décevante, puisque le Twizy est fiscalement très avantagé.
Il va de soi que, la TIPP étant la contrepartie
de la mise à disposition d’infrastructures et de services pour les
utilisateurs, si les véhicules électriques se généralisaient, ils devraient,
d’une manière ou d’une autre, contribuer aux infrastructures, notamment si on
devait développer des bornes de recharge publiques qui pourraient se financer
par un abonnement, par un coût élevé de l’énergie, ou par une taxe spécifique.
Dans tous les cas, la compétitivité des batteries s’en trouverait encore
réduite.
La raison de cette déception réside dans les batteries :
les progrès de leur puissance spécifique permettent de les utiliser pour des
véhicule électriques urbains, mais leur rapport longévité / prix n’est pas
encore assez bon pour que cette solution soit réellement compétitive, en dépit
de ses avantages fiscaux.
En revanche, le Twizy aura des coûts d’entretien extrêmement bas, batterie mise à part, se
réduisant aux pneumatiques, freins, essuie-glace.
Son coût d’utilisation devrait ainsi être un peu
inférieur à celui d’une voiture d’entrée de gamme, mais supérieur à celui d’un
scooter comparable.
Ecologie
- Comme tout véhicule électrique, le Twizy n’a aucune émission au tuyau d’échappement, dont il est d’ailleurs dépourvu. C’est la meilleure formule pour continuer de réduire les pollutions atmosphériques urbaines (CO, NOx, particules).
- Mais pour autant, l’énergie électrique qu’il utilise vient d’une centrale via un réseau de distribution. Selon le lieu (France ou étranger), et le moment (utilisation ou non de centrales thermiques), sa recharge donnera lieu, ou non, à une émission de CO2. En heures de pointes les centrale thermiques émettront autant de CO2 qu’un moteur traditionnel, ou nettement plus s’il s’agit de centrales au charbon. Dans l’état actuel des technologies de production électrique, la promotion des véhicules électriques suppose l’acceptation de l’énergie nucléaire. A défaut, cette promotion n’amène aucune réduction des émissions totales, et n’a donc aucun intérêt écologique autre qu'urbain, l’industrie des batteries de toutes technologies étant tout, sauf verte.
Ce véhicule atypique, avec son excellent confort de conduite, sa simplicité, son originalité, son respect de l’environnement urbain, pourra-t-il faire oublier son habitacle spartiate et son autonomie limitée ? Il faudra pour cela que son côté « tendance » séduise une clientèle urbaine aisée. Il deviendrait alors le premier véhicule urbain de série à usage privé en tout électrique, et contribuerait, par ses quantités, à l’amélioration des technologies des coûts de batteries, et la mise en place des infrastructures privées pour les recharges.