Le
VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé
d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. » Yuval Noah Harari
Les
distorsions « soft » : Infox
10.5.1. L’écologie politique
Dans les années
1970 le mouvement écologiste est apparu avec la prise de conscience des
limites de la planète à fournir des ressources naturelles et à absorber des
effluents anthropiques. Il a eu pour origines des associations pacifistes et
antinucléaires, telles que Greenpeace, dont les membres sont plus des militants
s’appuyant sur des croyances que des scientifiques élaborant des savoirs. Il
est rentré dans la sphère politique.
De ce fait, il a centré leur action sur la
communication d’idées simples faisant plus appel aux bons sentiments qu’à la
raison, et sur la désignation de coupables : l’agriculture productiviste,
l’industrie, particulièrement nucléaire, l’automobile…
On doit prendre
acte de l’utilité de leur action, qui a introduit le concept d’écologie, et amené
la prise en compte des « externalités » de l’activité humaine non
prises en compte par le marché. Rappelons le DDT (insecticide peu dégradable),
les CFC détruisant la couche d’ozone, les pluies acides (SO2)
responsables du « smog » londonien et de de la défoliation de certaines
forêts, la silicose des mineurs, l’asbestose due à l’amiante, le plomb, le
soufre et le benzène dans les carburants, les particules fines avec l’apport
supplémentaire du diesel, et surtout l’augmentation massive du taux de CO2
dans l’atmosphère.
Leur tort a été
la démesure, l’intégrisme d’une doctrine allant jusqu’à la décroissance et à un
impossible retour à la nature, au lieu de rester rationnelle et quantifiée.
Remarquons que dans les pays développés, tous les problèmes cités ci-dessus
sont résolus ou en voie de l’être, à l’exception du CO2. Les
écologistes arrivent à s’opposer à toute forme d’innovation :
biotechnologie, produits de synthèse, téléphones cellulaires, WiFi et même CPL
(Linky), vaccins. Ils ont réussi à convaincre la majorité, et sont « politiquement corrects »
10.5.2. Les médias
Depuis toujours,
les médias amplifient les mauvaises nouvelles, plus favorables à leur audience que
les bonnes. De ce fait, ils ont une tendance naturelle à traiter sur le même
plan des problèmes bien réels, des tendances défavorables, de simples
inquiétudes ou même des absurdités bien avérées.
Ils méritent des circonstances
atténuantes : Les journalistes sont rarement des spécialistes des sujets
souvent très complexes, qu’ils ont à traiter, et sont mal armés pour distinguer
le vrai du faux. On ne peut pas leur en vouloir de publier des dossiers de
presse dont ils ne peuvent pas toujours apprécier la pertinence
La presse écrite,
radiophonique ou télévisuelle est même remarquable si on la compare aux réseaux
sociaux sur lesquels circulent les pires infox, lancées par bêtise ou par
volonté de nuire…
10.5.3. Le
Grand Public
Submergé par les
mauvaise nouvelles, le grand public a peur, et rejette donc tout ce qui
apparaît nouveau, d’où la vogue du produits « sans… »,
« naturel », « bio », « traditionnel »,
« l’artisanal », « local »…
Le marketing des
produits cosmétiques et alimentaires, toujours soucieux d’anticiper les désirs
des clients s’est engouffré dans cette tendance et l’a amplifiée.
Le grand public a
oublié, et aucun média ne le lui a rappelé, que le plus grave accident
alimentaire survenu depuis 10 ans en Europe a résulté de graines germées bio
produite en Allemagne, contaminées par E. Coli, ayant fait 53 morts et
4 000 malades en juin 2011. Il n’a pas compris que le produit frais, cultivé
avec des engrais naturels, artisanal, non congelé, non appertisé, non cuit,
sans conservateur, cumule les risques biologiques que tout le monde néglige,
mais qui font beaucoup plus de victimes que les OGM qui n’ont jamais nui aux milliards de personnes qui en mangent tous les jours hors d’Europe ! Pasteur, qui a potentiellement vaincu le
risque biologique, doit se retourner dans sa tombe.
10.5.4. Ecologie
et Marché
En économie libérale, les entreprises
plus compétentes font les meilleurs choix pour aboutir aux meilleurs produits
ou services compétitifs.
- Les clients (plus ou moins) choisissent sur le marché les produits ou services qui leur apparaissent les meilleurs à prix égal. Les ventes concurrentielles sanctionnent les produits ou services, au profit ou au détriment des entreprises qui les proposent, comme l’évolution naturelle des espèces vivantes selon Darwin
- L’efficacité de ce système en a fait le modèle unique dans la quasi-totalité de la planète. Exceptions : Cuba et la Corée du Nord !
10.5.4. Politique
et écologie
L’écologie est devenue un mouvement très
vaste, bien reçu par grand public aussi longtemps qu’il demeure gratuit (gilets
jaunes !), capable d’orienter des votes.
En démocratie, le mouvement
écologiste dispose de partis dédiés, et ses idées sont prises en compte, à des
degrés divers, par tous les partis et gouvernements. Mais les politiques, pas
plus spécialistes que les journalistes, n’ont de compétence en la matière, et
bien peu des membres de leurs cabinets peuvent en afficher une.
Ainsi, les décisions des gouvernements sont prises
en fonction de ce qui peut plaire à une opinion publique mal informée, et des
recommandations peu objectives, souvent contradictoires, provenant de lobbies, d’acteurs
économiques, et d’ONG militantes. Sans surprise, ces décisions sont souvent inappropriées,
coûteuses, inefficaces, voire contre-productive, fluctuantes, chaotiques, car elles ne sont pas assez
confrontées à la concurrence d’autres décisions.
Il serait souhaitable
que les gouvernements fassent
rentrer les externalités dans le marché, en leur attribuant un prix,
éventuellement élevé, et renoncent à
faire par eux-mêmes des choix technologiques. Exemples :
- Attribuer un prix unique du CO2, sans subventionner, taxer ou réglementer ses sources : véhicules, centrales électriques, chauffages domestiques
- Et pourquoi pas une taxe sur les déchets radioactifs, assise sur l’intensité et la durée de cette radioactivité, assortie de la liberté de création de centrales électronucléaires ? Le débat sur la production électrique s’en trouverait fort simplifié ! Mais maintenir évidemment règles issues de IRSN et ASN.
10.5.5. Ecologie et automobile
L’automobile
est tout à la fois
- Un moyen de transport irremplaçable
- Une liberté fondamentale Un marqueur social
- Une dépense importante des particuliers et des entreprises
- Un plaisir, voire un loisir
- La source de nombreuses externalités : CO2, pollution, bruit, encombrement, accidents…
C’est ainsi : La logique ne s’imposera que très lentement, car:
- L'image de l’automobile est mauvaise auprès des personnes et des ONG
- Les règles actuelles, si contestables soient-elles, seront très probablement appliquées durablement et leur évolution sera lente.
- Carlos Goshn, à propos de diesel abusivement discriminé disait : Le marché a du bon sens : il sent que les politiques vont dans le sens d’un déclin du gazole, les clients évitent donc cette motorisation […]. Nous allons vers un déclin durable du diesel. Ce n’est pas justifié, mais un marché n’est pas fait que de considérations objectives…
· Les distorsions de concurrence en faveur du
VE :
o
Sont déplorables, car excessives,
o
Mais elles
s’appliqueront...