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samedi 2 février 2019

VE 10-4 Espérance de vie


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari

VE10.4 - Espérance de vie

Pessimisme excessif : L’espérance de vie

Selon une opinion largement répandue, tout va mal :
  • L’air est de plus en plus pollué, il est nocif, et chacun a de plus en plus peur de la pollution, et notamment de sa source la plus visible, l’automobile, même si ce n’est plus la source principale.  
  • Les aliments sont bourrés de produits chimiques nocifs, « cancérigènes ». Il faut s’en protéger :
    • En utilisant des produits alimentaires ou cosmétiques « SANS » (OGM, additifs, colorants, édulcorants, paraben, aluminium, huile de palme…) au gré des mises au pilori souvent aussi arbitraires qu’infondées
    • En consommant des produits « traditionnels », « naturels », « artisanaux », « locaux », « made in France », car tout ce qui est industriel ou étranger ne saurait, contre toute évidence, qu’être mauvais.
    • En rejetant tout ce qui est « industriel » (pourtant plus fiable et moins cher), « synthétique » (même si c’est la même molécule !).
Vraiment ?

Si telle est vraiment la situation, notre espérance de vie ne peut que diminuer. Vérifions son évolution à partir des chiffres INSEE sur une longue période…


NON ! En 60 ans, l’espérance de vie en France a augmenté de 15 ans, soit 1 trimestre par an !
  •  Précisons que la minuscule chute observée sur la seule année 2015 n’est pas une inversion de tendance, mais un changement de série : Mayotte, dont les chiffres sont beaucoup moins bons, a été intégrée dans la statistique.
  • Les progrès de la médecine y ont sans doute contribué, mais ne sauraient à eux seuls aboutir à un résultat aussi spectaculaire. Il faut donc bien en conclure que les conditions générales de vie et d’alimentation se sont aussi grandement améliorées.
  • Les esprits chagrins feront observer que depuis peu, le taux de mortalité (ratio décès/population) augmente. Ce n’est nullement contradictoire, mais simplement dû au fait que la génération du baby-boom commence à arriver à l’âge du décès, succédant ainsi aux classes très creuses des naissances entre 1930 et 1945, elles-mêmes issues de pères eux-mêmes décimés par la guerre de 14-18.
  • L’espérance de vie est-elle encore améliorable ? Oui, mais pas indéfiniment, car le vieillissement endogène reste incontournable, mais sans doute quand même sur un point :  Réduire l’effet « nocebo » (cher au Dr Knock) de la dénonciation abusive de risques imaginaires : Si on cessait d’alarmer le grand public à tort, il serait peut-être en meilleure santé, et certainement plus heureux ! Et cela augmenterait le pouvoir d'achat dont beaucoup se plaignent!
Ce pessimisme infondé justifie des mesures excessives, et notamment les énormes subventions au véhicule électrique qui n’est pas vraiment prioritaire car il n’apporte qu’un faible avantage.



dimanche 27 janvier 2019

VE2 - Pollution : Chiffres, normes et opinions


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari





C’est une association (loi de 1901) agréée par le Ministère de l’Environnement qui la finance majoritairement. Les chiffres cités ci-dessous sont issus de sa publication :
  • Son importance
    • Budget 8,5 M€
    • Effectifs salariés : 65
  • Son rôle :
    • Surveiller la qualité de l’air en Ile de France
    • Informer médias et public
    • Comprendre
  • Ses membres représentent :
    • Etat
    • Collectivités locales d’Ile-de-France
    • Entreprises, dont publiques : CFCA, RATP, ADP, SNCF, Ports de Paris, Air Liquide, EDF, ENGIE, ICADE, VEOLIA
    • ONG :
      • Amis de la terre
      • WWF
      • ONG protection du consommateur
      • ONG secteur médical
      • ONG écologistes
 2.0.2. Commentaires sur Airparif

Ce n’est pas un organisme de recherche scientifique, mais un organisme de mesure et de contrôle utilisant des méthodes sérieuses. L’information chiffrée est de qualité, et ses historiques sont donc fiables.

Toutefois, ses commentaires s’appuient sur des normes conservatives inspirées par le principe de précaution, donc parfois excessives. Comme tous les organismes chargés d’un problème, Airparif a parfois tendance au pessimisme pour justifier son existence quand un problème se résout, en recourant à :
  • Des normes de plus en plus sévères aboutissant au maintien de la fréquence des alertes malgré les améliorations,
  • La prise en compte de nouveaux paramètres, sans antériorité,
  • Des normes spécifiques françaises, nécessairement plus sévères que les normes de l’UE, car sinon sans objet
  • L’appréciation du verre à moitié vide, plutôt que du verre à moitié plein.
Elle partage avec les médias la responsabilité du décalage ahurissant entre l’évolution très favorable de la pollution en Ile-de-France selon ses propres  chiffres et commentaires, et sa perception par le grand public. (Voir 2.9. ci-dessous)

2.0.3. Passage en en revue des différents polluants (hors CO2)

La plupart d’entre eux n’est pas spécifique de l’automobile

Polluant (hors CO2)
Lien vers résumé du blog
Plomb
Pages 64 à 67
Dioxde de soufre
Pages 71 à 73
Monoxyde carbone
Pages 68 à 70
Oxydes d’azote
Pages 33 à 44
COVNM (Benzène)
Pages 53 à 59
Ozone
Pages 45 à 52
Particules fines
Pages 11 à 32

Normes Euro 6

Apparues en 1992 pour les véhicules légers avec « l’Euro 1 », elles ont été durcies en 1996, 2000, 2005, 2009 pour aboutir en 2014 à « l’Euro 6 » ci-dessous :



Attention : Les ordonnées du diesel sont dilatées par 2 par rapport à celles de l'essence

Les spécifications « Euro 6 » du diesel » sont un peu plus sévères que celle de l’essence » : pour ces véhicules récents, le diesel pollue donc moins que l’essence.  L’interdiction générale du diesel en ville n’a donc aucun sens.

D’ailleurs, ce que la presse a présenté ainsi, notamment à Berlin, ne portait souvent que sur les véhicules antérieurs à Euro 6.

2.8. Conclusion sur la pollution

Les résultats 2016 sont bons : Sur les 7 principaux polluants liés aux VT 
  • 2 disparus, non détectables : SO2 et Pb
  • 3 massivement réduits, négligeables : COVNM, PM et O3
  • 2 très réduits, et part routière très minoritaires : CO, NOx
  • Tous les 7 très largement inférieurs aux seuils de toxicité.
Et ils vont s’améliorer naturellement : La part de véhicules « Euro 6 » dans le parc automobile va passer de 10% en 2016 à 90% en 2028. Le renforcement du contrôle technique assurera une meilleure conformité des VT aux normes.

La part croissante des hybrides contribuera à réduire la pollution pour plusieurs raisons :
  • Meilleur choix du point de fonctionnement du moteur thermique dans le diagramme couple vs. vitesse de rotation
  • Récupération des 2/3 de l’énergie cinétique au freinage
  • Arrêt du moteur thermique à vitesse basse ou nulle.
La qualité de l’air en Ile-de-France n’a jamais été aussi bonne. Les seniors se souviennent de leur enfance pendant laquelle Paris était une ville noire, malgré une circulation très inférieure !

2.9. Conclusion objective :
  • A Paris et dans l’UE, la pollution nulle du VE n’est pas un avantage déterminant, tant le VT a progressé !
  • Il peut en aller très différemment ailleurs, notamment dans les mégapoles des pays émergents.
  • Mais il reste à en convaincre l’opinion publique : Ci-dessous, les réponses incroyables à un sondage IFOP de juin 2017 à Paris, qui posait la question : « A votre avis, la pollution de l’air :
    • Augmente beaucoup   63%
    • Augmente un peu        25%
    • Stagne                           9%
    • Diminue un peu            2%
    • Diminue beaucoup       1%
  • L’air n’a jamais été aussi pur à Paris, mais chacun est convaincu du contraire !  Seulement 1% de la population a une vision claire du sujet. 
  • On peut craindre que cet effet « nocebo » (le contraire du « placebo ») ait plus d’inconvénients psychosomatiques que la pollution résiduelle !

vendredi 8 décembre 2017

2 – Tableau des vecteurs d’énergie




Un « vecteur », synonyme de véhicule, ou de déplacement en mathématiques, est ce qui transporte ou déplace quelque chose. En matière énergétique, il y a trois vecteurs usuels :

·  L’électricité (28), qui résulte de la conversion d’énergies primaires, et qui sera  finalement reconvertie en énergie mécanique, thermique, lumineuse ou électrochimique.

·      L’hydrogène (29) , qui peut être obtenu à partir des hydrocarbures (énergie fossile non renouvelable) ou à partir de l’eau par électrolyse, est également un vecteur, considéré à titre expérimental.

·   L’air, comprimé par absorption d’énergie mécanique, dont la détente peut ensuite restituer une partie de l’énergie absorbée. Il est connu depuis fort longtemps, mais son mauvais rendement et sa faible puissance massique le limitent à des applications spécifiques, notamment dans l’outillage portatif et les vérins pneumatiques. Il ne sera pas considéré ici, mais il a été traité dans ce blog.

L’électricité et l’hydrogène sont appréciés au même titre que les énergies primaires selon les critères a à f en colonnes La conversion des énergies primaires vers ces vecteurs, et des vecteurs entre eux, est analysée dans les colonnes g et h du tableau de synthèse.

Les vecteurs pouvant être utilisés directement, sont donc aussi des énergies secondaires. Un message dédié leur est consacré.



mercredi 15 octobre 2014

Air-Energie : Conclusion



Sans aucun doute, il est possible d’absorber de l’énergie électrique excédentaire en heures creuses pour comprimer de l’air qui est ensuite stocké, puis réutilisé pour restituer cette énergie électrique pendant les pointes de consommation. Par surcroît, l’air est gratuit, disponible en quantité illimitée, et son rejet dans l’atmosphère n’est en rien polluant. Un vecteur d’énergie idéal ?

L’analyse des principes  met en évidence un problème fondamental : pour les puissances élevées requises  par le stockage de l’énergie, les compressions et détentes, assurant respectivement l’absorption et la restitution, sont naturellement adiabatiques. Or nous avons vu que seules les transformations isothermes peuvent apporter un bon rendement, théoriquement 100%.

Il est donc nécessaire, pour se rapprocher de l’isotherme, de comprimer l’air en plusieurs étages séparés par des refroidisseurs, et de même, de le détendre en plusieurs étages séparés par des réchauffeurs. Ceci réduit, mais ne supprime pas totalement, les pertes dues aux transformations adiabatiques. Les échanges thermiques très importants doivent être faits avec des différentiels de température aussi réduits que possible par rapport à l’air ambiant, ce qui requiert des architectures complexes et coûteuses, lesquelles introduisent à leur tour une consommation d’énergie et des pertes de charge dans le circuit de transformation. Pour ces raisons le rendement de cycle (absorption + restitution) risque fort de se situer entre 30 et 40%.

Le stockage peut être envisagé de deux manières :

  • Dans des réservoirs construits à cet effet. Devant résister à des pressions très élevées, (sous peine d’être trop volumineux, ils sont très lourds, ce qui limite leur énergie massique à des valeurs autour de 160 Kj/Kg, sans que l’augmentation de la pression ou le choix de matériaux performants n’amènent d’amélioration décisive. Leur densité énergétique reste :
    • 5 fois inférieure à celles des batteries, qui absorbent et restituent directement l’énergie électrique, et dont le rendement est de l’ordre de 80%, avec l’inconvénient d’une durée de vie limitée
    • 20 à 25 fois à celle de l’hydrogène, dont le rendement est du même ordre que l'air-énergie
    • 10 fois supérieure à celle d’une STEP  de 1600 m de dénivellation, mais dont le stockage dans un lac de montagne est très bon marché, avec un rendement de 80% et une durée de vie pratiquement illimitée
  • Dans des dans des cavités géologiques existantes (anciens gisements de gaz, mines désaffectées, cavités naturelles étanches…) qui évitent la construction de réservoirs là où ils se trouvent, mais ne permettront qu’une pression très réduite par rapport aux précédents ; leur l’étanchéité restera à vérifier. La restitution pourrait comporter une part de gaz indésirables. Le risque géologique (analogue aux affaissements miniers) doit être analysé. La part d’inconnue reste importante. Cette solution, si elle se confirme, réduit le coût de stockage, mais pas celui du traitement, impose le lieu, et n’améliore pas le rendement.


Conclusion :

En matière de stockage d’énergie, l’air-énergie souffre de nombreux inconvénients :
  • Médiocre rendement
  • Stockage pondéreux, coûteux, et non exempt de risque technique ou environnemental
  • Interfaces complexes pour l’absorption et la restitution

En l’absence d’avantage décisif par ailleurs, il est peu probable qu’il puisse être utilisé pour du stockage énergétique proprement dit.

Au plan économique :
  • Le coût de traitement du cycle « air comprimé » dans une installation dont la complexité est au moins comparable à une éolienne,  dont le taux d’utilisation sera très bas, sans doute environ 10 % (éolienne terrestre 18%), sera grevé par des amortissements très lourds, et pourrait ainsi dépasser les 200 €/MWh.
  • Le rendement, avec une évaluation optimiste de 40%, conduit à multiplier par 2,5 le prix de l’énergie utilisée :
    • Si l’on part de l’énergie électronucléaire évaluée à 40 €/MWh, on arrive à un coût variable de 100 €/MWh, et à un coût complet de 300 €/MWh.
    • Si l’on part de l’énergie éolienne intermittente, qui est bien la principale motivation au stockage, à 100 €/Mwh, on aboutit à un coût variable de 250 €/MWh, et donc à un coût complet de 450 €/Mwh.

L’occurrence de prix atteignant ou dépassant ces niveaux sur la marché libre est rarissime, et n’atteint certainement pas 1%.

La filière air-énergie n’est donc pas viable pour le stockage de l’énergie.

Cette conclusion sans appel ne préjuge en rien de son intérêt dans d’autres applications de moindre puissance :
  • Nous avons souligné celui du véhicule PSA "Hybrid Air" en cours d’industrialisation
  • De nombreuses autres applications existent, notamment l’outillage pneumatique, et l’actionnement de vérins pour tous types d’asservissements…
  • Le véhicule à air comprimé (projet Tata Motors) fera prochainement l’objet d’une analyse dans ce blog. Nous n’anticiperons pas ses conclusions.




Air-Energie: Stockage



Air - Energie : Stockage

Résumé
Le stockage de l’air comprimé peut être envisagé de deux manières :

Dans des réservoirs métalliques ou stratifiés construits à cet effet. Ils sont très lourds, car ils doivent résister à des pressions élevées, autour de 700 bars. Leur capacité énergétique reste modeste, typiquement 1 Kwh en stock pour 25 kg, ou  1 Kwh effectivement restitué pour ou 35 kg. Le réservoir à mettre en place pour alimenter la turbine de 100 MW d’une centrale de pointe pendant 1 heure doit faire environ 15 000 m3 et pèse plus de  3 000 tonnes. Le risque d’explosion doit être envisagé.

Dans des cavités géologiques existantes (anciens gisements de gaz, mines désaffectées, cavités naturelles étanches…) qui évitent la construction de réservoirs là où ils se trouvent, mais ne permettront qu’une pression très réduite par rapport aux précédents ; leur l’étanchéité restera à vérifier. La restitution pourrait comporter une part de gaz indésirables. Le risque géologique (analogue aux affaissements miniers) doit être analysé. La part d’inconnue reste importante.

Le stockage d’air comprimé peut être effectué dans deux types de réservoirs très différents, que nous examinerons successivement :
  • Des réservoirs construits à cet effet, pratiquement sur le site des centrales d’absorption / restitution érigées près des gros consommateurs ou des grandes villes,
  • Des sites naturels appropriés existants : gisements de gaz naturel épuisés, mines désaffectée, formations géologiques assurant l’étanchéité, etc…


Stockage dans des réservoirs pressurisés construits à cet effet

Nous nous placerons dans les hypothèses suivantes :
  • Le réservoir est sphérique de rayon intérieur  r, ce qui est l’hypothèse la plus optimiste pour deux raisons :
  • La sphère est le volume qui offre le rapport : (volume V) / (surface s)  le plus élevé
  • La contrainte dans l’enveloppe y est uniforme et isotrope,

Le matériau de l’enveloppe, que nous ne définissons pas, est caractérisé par le paramètre w défini comme suit (en joule/Kg) : 
 w = σe / ρe = contrainte effective maximum / masse volumique

Le détail des calculs figure plus bas. L’épaisseur de l’enveloppe est définie en fonction de la pression K P0 de l’air pour atteindre exactement la contrainte maximum de travail  σe :
 e = (K -1) P0 r / (σe √2)
Dans ce qui suit, on suppose K >> 1, ce qui est pratiquement vrai en stockage de ce type, et qui simplifie la relation ci-dessus :
 e = K P0 r / (σe √2)

L’énergie massique (en J/Kg):
Em = [Log(K) - (1-1/K)] / (ρa/P0 + √4,5/w)

Ce résultat ne dépend que de K (rapport volumétrique) et de w défini plus haut, les autres termes étant des constantes. Il est explicité dans le réseau ci-dessous, en coordonnées semi-logarithmiques :



Il s’en suit que pour la courbe grise  w = 100 000 qui correspond à un acier dur (σe = 760 Gp et ρe = 7 600 kg/m3), l’énergie massique est de 160 Kj/Kg à k = 700, soit 700 atmosphères ou 71 Mp.
On constate aussi qu’elle est bien loin d’être proportionnelle à la pression : pour k = 700/2 = 350, elle se réduit seulement à 143 Kj/Kg, soit -11%. Ceci s’entend pour une masse de gaz donnée, et il ne faut pas perdre de vue que, à volume donné, cette masse est proportionnelle à la pression. Finalement :
  • L’énergie massique est proportionnelle à Log K
  • L’énergie volumique est proportionnelle à K Log K
  • Les pressions élevées restent donc nécessaires.
  • La part de l’air dans la masse totale se situe un peu au-dessus du tiers. Une variation de w ne porte donc que sur la masse de l’enveloppe, soit les 2/3.

 Pour un réservoir cylindrique très allongé (h >> r), l’énergie massique n’est réduite que d’environ 3%, ce qui permet d’envisager leur utilisation malgré cette petite pénalité, car un cylindre se prête mieux à une  production industrielle à moindre coût.

Reste à comparer ce résultat.  160 Kj/Kg permet d’escompter 100 Kj/Kg d’énergie mécanique ou électrique, à comparer avec les suivants :
  • L’hydrogène, selon la même problématique, permet d’obtenir 5 MJ/kg, qu’il convient d’affecter du rendement de transformation en énergie mécanique (moteur à hydrogène), éventuellement via  l’énergie électrique (pile à combustible + moteur électrique), de l’ordre de 40 à 50% au mieux, soit 2 à 2,5 MJ/kg. L‘air comprimé fait… 20 à 25 fois moins !
  • Les batteries modernes, genre Lithium-Ion ou LMP, aboutissent à 0,5 MJ/kg. L’air comprimé fait 5 fois moins ! Il est vrai que la longévité des batteries est limitée.
  • Un hydrocarbure fournit 42MJ/Kg thermiques, soit typiquement après 33% de rendement de Carnot,  14 Mj/Kg, c’est-à-dire 140 fois plus que l’air comprimé.

 Il est aussi intéressant d’en évaluer les possibilités d’application.

Supposons que ces réservoirs prennent la forme de cylindres de 1,40 m de diamètre intérieur et 10 m de longueur prévus pour 700 atmosphères (71 Gp), pesant environ 27 tonnes à vide (épaisseur 7,3 cm), donc accessible aux transports routiers normaux. Sa capacité est de 15 m3 en volume, et de 5,9 GJ dont, compte tenu du rendement de restitution estimé à 68%, 4,0 GJ seront effectivement obtenus. Une centrale de pointe de 100 Mw produit en une heure 360 Gj, et consomme donc, compte tenu d’un rendement de restitution de 2/3, consomme 540 Gw, c’est  dire … 135 réservoirs de ce type pesant au total 3 600 tonne à vide !

Les calculs littéraux ont montré qu’il n’y a pas d’effet d’échelle avec des réservoirs plus grands. Imaginons  une sphère de 15 x 135 = 2 025 m3 ayant donc un rayon intérieur de 7,9 m de rayon. Elle pèse 3100 tonnes et son épaisseur est de 52 cm. Mais est-il possible de souder de telles épaisseurs dans toutes les positions ?

Le passage à des stratifiés « exotiques », tels qu’aramide ou fibre de carbone améliorerait  le paramètre w = σe / ρe  , plus par réduction de la masse volumique que par augmentation de la contrainte, sauf pour le carbone qui améliorerait les deux, au prix d’un prix de stockage plus élevé… Il n’y a pas de solution miracle.

Le risque technologique d’explosion d’un réservoir peut  être quantifié sur les exemples ci-dessus. Remarquons d’abord que l’énergie résultant d’une explosion, qui est une détente adiabatique pure (car instantanée) à un seul étage,  est très inférieure à l’énergie en stock, conventionnellement chiffrée à partir des transformations isothermes. Ceci traduit le fait que l’air se refroidit pendant la détente. Le rendement  de détente figure dans le message sur les principes, et pour 700 atmosphères ; il est de 31%. L’explosion d’un des réservoirs ci-dessus dégagerait une énergie équivalente à une masse de TNT (TriNitroToluène) qui serait de :
  • Chacun des petits  réservoirs cylindriques de 1,4 x 10 m :5,9 MJ x 31% / 4,2 Mk/Kg = 0,44 Kg
  • Réservoir sphérique de 15,8 m de diamètres : 813 MJ x 31% /4,2 MJ/Kg = 60 Kg

Si le premier est gérable en disposant les réservoirs cylindriques horizontalement et en les séparant par des parois verticales en béton fortement armé, le second est plus problématique.

Cavités géologiques

Le stockage de l’énergie par l’air comprimé dans des cavités géologiques naturelles ou artificielles (mines désaffectées) est aussi envisagé. Il permettrait un stockage au prix d’un investissement réduit (colmatages, forage…) en évitant la fabrication de réservoirs ad hoc, mais n’améliorerait pas le rendement du cycle. Il est loin d’être acquis, pour plusieurs raisons :

  • Un stockage géologique serait-il exempt de fuites ? Si non, comment évaluer leur impact sur le rendement de stockage qui ne serait plus de 100% ?
  • Selon la nature du stockage, quelles seraient les taux en vapeur d’eau, méthane, hydrogène sulfuré, gaz carbonique… du gaz restitué ?
  • Comment gérer le givre résultant du refroidissement de la vapeur d’eau dû à la détente adiabatique ?
  • Quel est l’effet de serre de ces gaz indésirables (méthane)?
  • Quelle est leur toxicité (hydrogène sulfuré) ?
  • Quelle pression maximum serait envisageable pour ne pas augmenter les fuites ni prendre de risque géologique (soulèvement du plafond, l’inverse affaissement miniers)? La pression de stockage y serait certainement très inférieure, car 200 bars (= 2 000 mètres d’eau ou 1 200 m de minéraux solides moyens) ne sont pas envisageables. Un vaste problème pour les géologues…

A l’inverse des réservoirs qui peuvent être construits près des lieux de production (centrales électriques), ou mieux, de consommation (villes), le lieu de stockage est tributaire de sites préexistants, pas nécessairement bien placés,

 Variante : les CAES (Compressed Air Energy Storage)

Ce concept envisage de stocker en heures creuses de l’énergie électrique excédentaire sous forme d’air comprimé mis en stock, puis de réutiliser cet air comprimé pour alimenter une turbine à gaz fonctionnant pendant les pointes. Le rendement de la turbine est ainsi amélioré, puisqu’elle utilise moins, ou pas, d’énergie mécanique pour entraîne son compresseur.

Mais il ne s’agit pas à proprement parler d’un dispositif de stockage d’énergie, puisque celle-ci n’est pas restituée directement, mais plutôt d’un système d’amélioration des conditions économiques du fonctionnement d’une turbine à gaz, par utilisation pour la compression d’un différé de production excédentaire.

Les problèmes liés à l’échauffement par la compression adiabatique subsistent. Les tentatives de solution par refroidissement ou par stockage de la chaleur connaissent évidemment les limites que nous avons soulignées. Notamment, le réchauffage de l’air comprimé déstocké par recyclage de la chaleur en sortie de turbine n’est pas compatible avec le « cycle combiné » qu’utilisent les centrales à gaz modernes (2ème étage par turbine à vapeur).

Enfin, ce concept n’est évidemment pas viable dans un avenir lointain où il faudrait se passer d’énergie fossile, et donc de turbines à gaz.