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dimanche 3 février 2019

VE 9-3 Distorsion € Normes UE émissions UE


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari





Les distorsions « soft » : Infox


VE9.3 - Distorsion € due aux Norme UE d'émissions
L’UE fixe un plafond aux émissions par constructeur, applicable dès 2021 : L’émission moyenne doit être inférieure à 95 g/km NEDC (qui devient 115 g/km WLTP). Cette moyenne est calculée sur les ventes effectives, et non sur l’offre.

9.3.1. Contraintes supplémentaires supportées par les constructeurs :
  •  Selon les constructeurs, la correction de 15% sur les émissions normalisées WLTP vs. NEDC serait insuffisante de 5%.
  • Justifiée ou non, la baisse des ventes de diesels qui émettent environ 17% de moins que les moteurs à essence de même puissance, rendent la norme UE très difficile à atteindre
  • La norme de pollution Euro 6, très exigeante, complique le problème : dans un moteur thermique, il est difficile d’optimiser tous les paramètres à la fois !

 9.3.2. Amende en cas de dépassement :
  • Elle est dissuasive : 95 € par gramme de CO2 et par véhicule. La vente de 1 million de véhicules ayant un excédent de 10 grammes de dépassement aboutit ainsi à une amende de 950 M€ !
  • Par ailleurs, 1 g/km x 160 000 km = 0,16 t de CO2 émis en plus sur la vie du véhicule aboutit à une amende de 95 € / 0,16 t = 600 € la tonne de CO2
  • Ce chiffre est extravagant, puisque 100 €/tonne est un montant suffisant pour dissuader les centrales électrothermiques au charbon, la méthode la moins coûteuse pour réduire les émissions de CO2.

9.3.3. Distorsion de concurrence n° 1

Pour réduire la moyenne des ses émissions, chaque constructeur peut :
  • Améliorer le rendement thermique, mais peu de progrès restent possibles.
  • Baisser le prix des VT inférieurs à la norme pour en augmenter la pondération, mais au détriment de ses marges, et le gain par rapport à la norme restera très faible.
  • Augmenter le prix des VT supérieurs à la norme (la plupart) pour en réduire la pondération, au risque de se couper du marché.

La norme introduit de fait un deuxième malus payé par le constructeur, s’ajoutant à celui payé par le client au-delà de 115 g de CO2/km. Le VE ne bénéficie pas d'un bonus direct, mais son impact sur la moyenne des émissions, qui vient réduire les pénalités sur les VT à plus de 115 g, constitue un très important bonus. Cet impact de la norme UE peut être superposé au graphe des bonus /malus et de la prime à la conversion sur leur graphe commun:




On constate donc que les VE bénéficient ainsi d’une distorsion de concurrence de 115 g x 95 € = 10 925 €, par rapport à un VT homologué à 115 gr, ou plus…

9.3.4. Distorsion n° 2 : Double comptage des VE :

Pour faciliter la transition, la norme UE prévoit qu’en 2021 et 2022, les VE (définis comme émettant moins de 22 gr/km WLTP) compteront double dans le calcul de la moyenne par constructeur.

Ce double comptage aboutit à doubler pendant 2 ans la distorsion de concurrence en faveur des VE, qui atteint ainsi le chiffre étonnant de 21 850 € par VE.

Répétons que ce montant ne sera pas versé aux constructeurs, mais viendra réduire leurs pénalités sur la plupart des VT. A ce niveau, les constructeurs sont pratiquement obligés de vendre des VE pour pouvoirs continuer à vendre des VT !

9.3.5. Distorsion future
L’UE vient d’adopter une réduction à venir des émissions ci-dessus selon le planning suivant :
  • -15%, soit 98 gr WLTP en 2025
  • -35%, soit 75 gr WLTP en 2030

Ces niveaux ne pourront probablement pas être atteints par des VT conventionnels, ni même hybrides, sauf à en modifier drastiquement l’architecture, vers des véhicules très bas, très légers et beaucoup moins puissants, néanmoins capables de circuler comme les VT actuels dans les limites de la réglementation routière.

Sans le double comptage qui doit être supprimé entre-temps, ces valeurs réduisent la distorsion par rapport au VT homologué à l’émission maximum WLTP :
  • 98 g x 95 €/g = 9 310 € en 2025
  • 75 g x 95 €/g = 7 125 € en 2030


Toutefois, les normes risquant de demeurer inatteignables, il convient de calculer la distorsion de concurrence par rapport aux VT réels, supposés atteindre par exemple  105 et 90 g/km WLTP, hypothèse déjà optimiste :
  • 105 g x 95 €/g = 9 975 € en 2025
  • 90 g x 95 €/g = 8 550 € en 2030.


lundi 28 janvier 2019

VE2.5. - Oxydes d'azote


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari


VE2.5 - NOx (Oxydes d’azote)
Problème général, réduit pour l’automobile
  • Il existe 7 variétés d’oxydes d’azote, dont le NO2, produites par des causes très diverses, désignés génériquement par NOx.
  • Dans un moteur thermique, la combustion à haute température du carburant dans l’air qui comporte 79% d’azote, peut produire des NOx, notamment les moteurs diesel dont la température est plus élevée.
  • Toxicité :
    • Néfastes si > 10 000 μg/m3
    • Affections durables si > 100 000 μg/m3.
  • Les émissions routières ont été réduites, et la généralisation de l’Euro 6 dans le parc circulant continuera de les réduire fortement.

1991
2016
Emissions routières
KT/an
1 250
500
Taux en IdF (toutes origines) proximité
μg/m3
300
200
Taux en Idf (toutes origines) urbain
μg/m3
70
50
Valeur limite UE de la moyenne horaire
μg/m3
200
Norme Euro Essence
g/km
Néant
1,0
Norme Euro Diesel
g/km
Néant
0,5



dimanche 27 janvier 2019

VE2 - Pollution : Chiffres, normes et opinions


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari





C’est une association (loi de 1901) agréée par le Ministère de l’Environnement qui la finance majoritairement. Les chiffres cités ci-dessous sont issus de sa publication :
  • Son importance
    • Budget 8,5 M€
    • Effectifs salariés : 65
  • Son rôle :
    • Surveiller la qualité de l’air en Ile de France
    • Informer médias et public
    • Comprendre
  • Ses membres représentent :
    • Etat
    • Collectivités locales d’Ile-de-France
    • Entreprises, dont publiques : CFCA, RATP, ADP, SNCF, Ports de Paris, Air Liquide, EDF, ENGIE, ICADE, VEOLIA
    • ONG :
      • Amis de la terre
      • WWF
      • ONG protection du consommateur
      • ONG secteur médical
      • ONG écologistes
 2.0.2. Commentaires sur Airparif

Ce n’est pas un organisme de recherche scientifique, mais un organisme de mesure et de contrôle utilisant des méthodes sérieuses. L’information chiffrée est de qualité, et ses historiques sont donc fiables.

Toutefois, ses commentaires s’appuient sur des normes conservatives inspirées par le principe de précaution, donc parfois excessives. Comme tous les organismes chargés d’un problème, Airparif a parfois tendance au pessimisme pour justifier son existence quand un problème se résout, en recourant à :
  • Des normes de plus en plus sévères aboutissant au maintien de la fréquence des alertes malgré les améliorations,
  • La prise en compte de nouveaux paramètres, sans antériorité,
  • Des normes spécifiques françaises, nécessairement plus sévères que les normes de l’UE, car sinon sans objet
  • L’appréciation du verre à moitié vide, plutôt que du verre à moitié plein.
Elle partage avec les médias la responsabilité du décalage ahurissant entre l’évolution très favorable de la pollution en Ile-de-France selon ses propres  chiffres et commentaires, et sa perception par le grand public. (Voir 2.9. ci-dessous)

2.0.3. Passage en en revue des différents polluants (hors CO2)

La plupart d’entre eux n’est pas spécifique de l’automobile

Polluant (hors CO2)
Lien vers résumé du blog
Plomb
Pages 64 à 67
Dioxde de soufre
Pages 71 à 73
Monoxyde carbone
Pages 68 à 70
Oxydes d’azote
Pages 33 à 44
COVNM (Benzène)
Pages 53 à 59
Ozone
Pages 45 à 52
Particules fines
Pages 11 à 32

Normes Euro 6

Apparues en 1992 pour les véhicules légers avec « l’Euro 1 », elles ont été durcies en 1996, 2000, 2005, 2009 pour aboutir en 2014 à « l’Euro 6 » ci-dessous :



Attention : Les ordonnées du diesel sont dilatées par 2 par rapport à celles de l'essence

Les spécifications « Euro 6 » du diesel » sont un peu plus sévères que celle de l’essence » : pour ces véhicules récents, le diesel pollue donc moins que l’essence.  L’interdiction générale du diesel en ville n’a donc aucun sens.

D’ailleurs, ce que la presse a présenté ainsi, notamment à Berlin, ne portait souvent que sur les véhicules antérieurs à Euro 6.

2.8. Conclusion sur la pollution

Les résultats 2016 sont bons : Sur les 7 principaux polluants liés aux VT 
  • 2 disparus, non détectables : SO2 et Pb
  • 3 massivement réduits, négligeables : COVNM, PM et O3
  • 2 très réduits, et part routière très minoritaires : CO, NOx
  • Tous les 7 très largement inférieurs aux seuils de toxicité.
Et ils vont s’améliorer naturellement : La part de véhicules « Euro 6 » dans le parc automobile va passer de 10% en 2016 à 90% en 2028. Le renforcement du contrôle technique assurera une meilleure conformité des VT aux normes.

La part croissante des hybrides contribuera à réduire la pollution pour plusieurs raisons :
  • Meilleur choix du point de fonctionnement du moteur thermique dans le diagramme couple vs. vitesse de rotation
  • Récupération des 2/3 de l’énergie cinétique au freinage
  • Arrêt du moteur thermique à vitesse basse ou nulle.
La qualité de l’air en Ile-de-France n’a jamais été aussi bonne. Les seniors se souviennent de leur enfance pendant laquelle Paris était une ville noire, malgré une circulation très inférieure !

2.9. Conclusion objective :
  • A Paris et dans l’UE, la pollution nulle du VE n’est pas un avantage déterminant, tant le VT a progressé !
  • Il peut en aller très différemment ailleurs, notamment dans les mégapoles des pays émergents.
  • Mais il reste à en convaincre l’opinion publique : Ci-dessous, les réponses incroyables à un sondage IFOP de juin 2017 à Paris, qui posait la question : « A votre avis, la pollution de l’air :
    • Augmente beaucoup   63%
    • Augmente un peu        25%
    • Stagne                           9%
    • Diminue un peu            2%
    • Diminue beaucoup       1%
  • L’air n’a jamais été aussi pur à Paris, mais chacun est convaincu du contraire !  Seulement 1% de la population a une vision claire du sujet. 
  • On peut craindre que cet effet « nocebo » (le contraire du « placebo ») ait plus d’inconvénients psychosomatiques que la pollution résiduelle !

vendredi 13 avril 2018

Interdire les diesels ?


Interdire les diesels ?


Interdire les diesels n’est pas bon pour l’environnement

Le développement du diesel dans les poids lourds dans l’après-guerre, puis dans le tourisme dans les années 60 est associé à des véhicules émettant une fumée noire en accélération et dans les côtes. Depuis, les choses ont bien évolué : les moteurs diesel ont réduit leurs émissions polluantes spécifiques (carbone, NOx), les moteurs à essence ont aussi réduit les leurs, moins voyantes, mais bien réelles (CO, CHx), et les pétroliers ont éliminé le soufre. Des normes européennes successives, depuis l’Euro 1 jusqu’à l’Euro 6 ont énormément réduit les émissions admises, comme le montrent les deux graphes ci-dessous, qui montrent aussi la convergence entre essence et diesel.


Bien sûr, une norme est une demande, pas un résultat. Elle est spécifiée dans des conditions précises qui peuvent être jugées trop favorables. Il reste possible de modifier ces conditions d’essai pour les rendre plus proches de l'utilisation réelle. Il est acceptable d’interdire progressivement l’utilisation, notamment urbaine, des véhicules non conformes à l’Euro 6 ou aux versions futures de la norme. On peut renforcer les contrôles techniques pour éliminer ou remettre à hauteur les véhicules non conformes.

Mais la volonté légitime de réduire la pollution urbaine ne doit pas faire oublier que :
  • Selon la norme Euro 6, il n’y a plus de différence significative entre essence et diesel en termes de pollution.
  • L’Etat ou les collectivités territoriales sont fondées à exiger la conformité à une norme, mais n’ont aucune compétence, ni technique, ni juridique, ni économique pour faire des choix techniques tels que l’interdiction du diesel.
  • Cette conformité doit être exigée de tous les émetteurs de pollution, et non pas seulement de l’automobile qui est devenue minoritaire à cet égard, mais qui est « bankable » (on peut lui imposer des prescriptions coûteuses !)
  • Selon les courbes publiées par Airparif, la qualité de l’air à Paris n’a jamais été aussi bonne. La fréquence des « alertes à la pollution » résulte de la réduction des seuils d’alerte, et non d’une aggravation de la situation !
  • Le problème écologique mondial majeur est le réchauffement climatique résultant de l’augmentation du taux de CO2.
  • Or, à puissance mécanique égale, un moteur diesel émet 15% de CO2 de moins qu’un moteur à essence. Ceci résulte directement de la loi de Carnot-Clausius : le diesel a un meilleur rendement parce qu’il à un rapport de détente plus élevé, impossible à réaliser avec l’essence.
Il est donc parfaitement absurde, et clairement contre-productif, d’interdire le diesel.

On peut aussi remarquer que la distillation du pétrole sépare ses composants, du plus lourd au plus léger, et sépare donc l’essence du gazole, mais qu’elle n’a aucune influence sur les parts relatives de ces deux carburants. Une question se pose donc :
  • Si l’on cesse d’utiliser comme carburant le gazole produit en même temps que l’essence, qu’en fait-on ?
  • On ne peut évidemment pas le stocker indéfiniment !
  • On peut l’utiliser pour des applications pour lesquelles il n’est ni indispensable, ni optimum : production électrique, chauffage…, pour lesquelles il émettra plus de CO2 que ses concurrents : hydraulique, nucléaire, énergies vertes, thermique au gaz. Alors le remède est pire que le mal !
  • Alors qu’en fait-on ?
  • Evidemment, on l’utilise dans les applications pour lesquelles il est optimum : avions, bateaux, transports routiers poids lourds, véhicules de tourisme… et on arrête de raconter des bêtises.

 Remplacer le gazole par l’essence n’a aucun sens.