lundi 16 septembre 2013

La Taxe Carbone : 1 - Nécessité

LA TAXE CARBONE : 1 - Nécessité


Plan du chapitre « LA TAXE CARBONE »

Situation du géopolitique problème

Le gaz carbonique, rebaptisé dioxyde de carbone, CO2, est à l’origine de la vie végétale à travers la photosynthèse. S’il était absent, la vie végétale, et donc toute vie animale et humaine disparaîtraient. A proprement parler, il n’est donc pas un polluant.

Pour autant, on observe une croissance continue du taux de CO2 dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle (vers 1850). Sur cette période, le taux de CO2 est passé de 0,028%  à 0,038%, soit une hausse importante et prouvée de 36%.

Il ne fait guère de doute que cette hausse résulte de l’augmentation massive des émissions de CO2 anthropiques (dues à l’homme), principalement dues à :
  • la combustion, pour usage thermique, énergétique ou chimique) du carbone fossile contenu dans le charbon, le pétrole et le gaz naturel
  • la déforestation pour des raisons variées, notamment l’extension des surfaces cultivées,  l’exploitation du bois en tant que matière première, et l’urbanisation.
Il existe d’autres facteurs non anthropiques démissions de CO2 : oxydation naturelle des résidus organiques, volcans…, mais ils n’ont pas connu d’augmentation significative.

Le résultat figure ci-dessous, en haut en stock, en bas en flux


Cette situation ne présente aucun danger direct immédiat pour la vie humaine, puisque les taux de CO2 actuels ou prévisibles dans l’atmosphère sont extrêmement  loin des seuils de toxicité. Elle a même pour effet d’accélérer la photosynthèse, et donc d’augmenter un peu la vitesse de croissance des végétaux et donc la production agricole.
La dissolution d’une partie de ce CO2 dans les océans réduit son accroissement dans l’atmosphère, mais aussi d’acidifie légèrement la mer par formation d’acide carbonique dans la réaction :
CO2 + H2O à 2 H+ + CO3--
sans que les conséquences de cette très lente réduction du pH (car la masse de l’océan représente environ 300 fois la masse de l’atmosphère) soient clairement établies à ce jour. L’évolution des espèces (établie par Darwin) montre leur remarquable capacité d’adaptation aux changements pour autant que ceux-ci-soient lents et laissent les mutations suivies de la sélection naturelle rétablir les équilibres initialement menacés. 

En revanche, un faisceau de présomptions fortes et convergentes basées sur plusieurs modèles mathématiques, explique l’augmentation de température, mesurable depuis l’an 2000, par un effet de serre (rétention des infrarouges réémis par la terre) principalement dû à l’augmentation du taux de CO2, et l’extrapole pour l’avenir. Cette augmentation de température aurait des effets catastrophiques, tels que la désertification de certains pays du sud, la fonte de glaciers notamment arctiques, l’élévation du niveau de l’océan, et une adaptation problématique d’un grand nombre d’espèces animales ou végétales. Un organisme international, le GIEC, a été créé par l’ONU pour en étudier les causes et les conséquences. C’est aussi sa limite : on imagine mal un organisme nier ce pour quoi il a été créé !

Récemment, de nouvelles études de carottes de glace antarctique montrent une corrélation entre le taux de CO2 des bulles d’air incluses, et les nouvelles évaluations des dates d’anciens réchauffements atmosphériques qui n’étaient évidemment pas anthropiques. Elles renforcent donc l’hypothèse d’une corrélation entre CO2 et réchauffement, le premier étant la cause du second.

Un consensus, notamment dans les pays de l’OCDE, s’est formé afin, sinon de réduire ces émissions, du moins de ralentir leur croissance. Il n’est que peu ou pas partagé par les USA et les pays émergeants dont le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).

Il va de soi que, contrairement à la plupart des pollutions souvent plus ou moins locales, l’augmentation du taux de CO2 et ses possibles conséquences sont strictement mondiales : le CO2 est un gaz stable, qui circule avec les masses d’air atmosphériques en ignorant les frontières et les océans. Il s’en suit que seuls les efforts de réduction partagés par tous peuvent aboutir à un résultat. Pour autant : 
  • Il n’est pas anormal que les nations ayant initié la révolution industrielle émettrice de CO2 prennent l’initiative de cet effort, même s’il reste très peu efficace en n’étant pas suivi par les USA et la majorité des pays émergents, et notamment par la Chine.
  • La mutation vers une économie moins carbonée s’imposera de toute façon, indépendamment du problème climatique, avec la raréfaction rapide et le renchérissement, du pétrole, puis du gaz, puis beaucoup plus tard du charbon. Il est donc certainement opportun au plan économique d’anticiper ce passage et de devenir un modèle qui exportera ses idées …et ses technologies.

 C’est pourquoi le présent message ne traitera que de la France, bien qu’elle n’émette qu’environ 1% du CO2 anthropique mondial.

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