LA TAXE CARBONE : 1 - Nécessité
Plan du chapitre « LA TAXE CARBONE »
Situation du géopolitique problème
Le gaz carbonique, rebaptisé dioxyde
de carbone, CO2, est à l’origine de la vie végétale à travers la
photosynthèse. S’il était absent, la vie végétale, et donc toute vie animale et
humaine disparaîtraient. A proprement parler, il n’est donc pas un polluant.
Pour autant, on observe une croissance continue du taux de CO2
dans l’atmosphère depuis le début de l’ère industrielle (vers 1850). Sur cette période,
le taux de CO2 est passé de 0,028%
à 0,038%, soit une hausse
importante et prouvée de 36%.
Il ne fait guère de doute que cette
hausse résulte de l’augmentation massive des émissions de CO2
anthropiques (dues à l’homme), principalement
dues à :
- la combustion, pour usage thermique, énergétique ou chimique) du carbone fossile contenu dans le charbon, le pétrole et le gaz naturel
- la déforestation pour des raisons variées, notamment l’extension des surfaces cultivées, l’exploitation du bois en tant que matière première, et l’urbanisation.
Le résultat figure ci-dessous, en
haut en stock, en bas en flux
Cette situation ne présente aucun danger direct immédiat pour la vie
humaine, puisque les taux de CO2 actuels ou prévisibles dans
l’atmosphère sont extrêmement loin des
seuils de toxicité. Elle a même pour effet d’accélérer
la photosynthèse, et donc d’augmenter un peu la vitesse de croissance des
végétaux et donc la production agricole.
La dissolution d’une partie de ce CO2
dans les océans réduit son accroissement dans l’atmosphère, mais aussi
d’acidifie légèrement la mer par formation d’acide carbonique dans la
réaction :
CO2 + H2O à 2
H+ + CO3--
sans que les conséquences de cette très lente réduction du pH (car la masse de l’océan représente environ 300
fois la masse de l’atmosphère) soient clairement établies à ce jour.
L’évolution des espèces (établie par Darwin) montre leur remarquable capacité
d’adaptation aux changements pour autant que ceux-ci-soient lents et laissent
les mutations suivies de la sélection naturelle rétablir les équilibres
initialement menacés.
En revanche, un faisceau de
présomptions fortes et convergentes basées sur plusieurs modèles mathématiques,
explique l’augmentation de température, mesurable depuis l’an 2000, par un
effet de serre (rétention des infrarouges réémis par la terre) principalement dû à l’augmentation
du taux de CO2, et l’extrapole pour l’avenir. Cette augmentation de
température aurait des effets catastrophiques, tels que la désertification de
certains pays du sud, la fonte de glaciers notamment arctiques, l’élévation du
niveau de l’océan, et une adaptation problématique d’un grand nombre d’espèces
animales ou végétales. Un organisme international, le GIEC, a été créé par
l’ONU pour en étudier les causes et les conséquences. C’est aussi sa limite :
on imagine mal un organisme nier ce pour quoi il a été créé !
Récemment, de nouvelles études de
carottes de glace antarctique montrent une corrélation entre le taux de CO2
des bulles d’air incluses, et les nouvelles évaluations des dates d’anciens
réchauffements atmosphériques qui n’étaient évidemment pas anthropiques. Elles
renforcent donc l’hypothèse d’une
corrélation entre CO2 et réchauffement, le premier étant la cause du
second.
Un consensus, notamment dans les pays
de l’OCDE, s’est formé afin, sinon de réduire ces émissions, du moins de
ralentir leur croissance. Il n’est que peu ou pas partagé par les USA et les pays
émergeants dont le BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine).
Il va de soi que, contrairement à la
plupart des pollutions souvent plus ou moins locales, l’augmentation du taux de CO2 et ses possibles conséquences sont strictement mondiales : le CO2 est un gaz
stable, qui circule avec les masses d’air atmosphériques en ignorant les
frontières et les océans. Il s’en suit que seuls
les efforts de réduction partagés par tous peuvent aboutir à un résultat.
Pour autant :
- Il n’est pas anormal que les nations ayant initié la révolution industrielle émettrice de CO2 prennent l’initiative de cet effort, même s’il reste très peu efficace en n’étant pas suivi par les USA et la majorité des pays émergents, et notamment par la Chine.
- La mutation vers une économie moins carbonée s’imposera de toute façon, indépendamment du problème climatique, avec la raréfaction rapide et le renchérissement, du pétrole, puis du gaz, puis beaucoup plus tard du charbon. Il est donc certainement opportun au plan économique d’anticiper ce passage et de devenir un modèle qui exportera ses idées …et ses technologies.
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