vendredi 8 décembre 2017

12 – L’énergie dans l’agriculture et la pêche



(Colonne t du tableau de synthèse)

De nombreuses installation agricoles ou d’élevage doivent être chauffées. Pour ce faire, elles utilisent depuis longtemps les énergies les plus variées :
  • Le charbon pratiquement disparu.
  • Rarement, le fioul lourd.
  • Couramment, le gazole, le GPL et le gaz naturel 
  • A très grande échelle, le chauffage solaire dans les serres qui ont donné leur nom à « l’effet de serre » pour désigner la rétention de la chaleur solaire. 
  • Couramment, la biomasse, et sa variante, le biogaz (méthane) de fermentation qui constitue pour l’élevage un produit annexe significatif pouvant être revendu. C’est pratiquement, en dehors de l’hydraulique, la seule énergie renouvelable qui ne soit pas intermittente, pace qu’elle est stockable, qualité essentielle !
  • Les granulés de bois

L'agriculture est bien placée pour évoluer vers plus de solaire et de thermique renouvelable, mais nous manquons d’éléments pour analyser le potentiel d’amélioration de l’efficacité énergétiques comme pour établir une préconisation.

Eclairage
(Colonne u du tableau de synthèse)

Sa problématique n’est pas spécifique à l’agriculture ou l’élevage.

Tracteurs et machines mobiles
(Colonne v du tableau de synthèse)

Actuellement, les tracteurs, moissonneuses-batteuses et machines de récolte et machines mobiles diverses tirent toutes leur énergie du gazole, d’autant mieux adapté que le gazole agricole, dit GNR (Gazole Non Routier), bénéficie d’un taux de TICPE réduit.

Comme sur un tracteur routier, le tracteur agricole est un engin très puissant, pouvant travailler en continu à puissance élevée (labour, moisson) et compact, sur lequel il n’est guère envisageable d’électrifier la chaîne de traction, même partiellement.


Leur fonctionnement au biodiesel sans gros inconvénient, ou au biogaz avec de sérieux inconvénients de masse et de volume des réservoirs pressurisés, pourrait à la rigueur être envisagé mais, leur production demeurant limitée, et n’étant certainement pas une solution d’avenir car concurrente à l’alimentation, ces biocarburants ne pourront pas remplacer le gazole dans toutes ses applications, et il est peu probable que les applications agricoles soient les mieux adaptées.

Pêche
(Non reprise dans le tableau de synthèse)

La motorisation des bateaux de pêche est presque toujours assurée par des moteurs diesel alimentés en gazole (GNR). Là encore, leur remplacement est problématique, et le potentiel d’amélioration de l’efficacité énergétique directe portant sur les moteurs, les hélices et les carènes, est limité. On pourrait envisager par exemple d’utiliser des inverseurs ayant deux vitesses avant, l’une rapide pour la croisière, l’autre lente pour le chalutage, afin d'optimiser le point de fonctionnement du moteur sans tomber dans les défauts des hélices à pas variable dont le profil ne peut pas être optimum à tous les pas, mais on ne parle ici que de gains en pour cents. L’hybridation n’apporte rien, et l’électrification complète est impossible, même en équipant les bateaux de PPV dont la puissance ne peut être suffisante le jour, et est nulle la nuit. L'adjonction de voiles, trop contraignante en termes d'architecture et d'utilisation, n'est pas sérieusement envisageable, malgré la passion que l'auteur porte à ce mode de propulsion.


En revanche, c’est l’efficacité de la pêche elle-même qui s’est énormément améliorée au point d’avoir réduit les ressources halieutiques, ce qui a conduit à réduire les flottes de bateaux de pêche dans de larges proportions sans réduction significative des prises. Ceci s’explique par la localisation des bancs de poissons par les sondeurs électroniques : grâce à eux, les pêcheurs ne pêchent que là où il y a des poissons préalablement localisés. Si les moyens de localisation s’améliorent encore, ce qui est plausible, le nombre de bateaux pourra encore être réduit, sous peine de voir s’effondrer les ressources halieutiques.  La pêche électrique améliore encore largement cette efficacité, mais est encore plus dangereuse pour la ressource halieutique.

Mais paradoxalement, les prises étant globalement limitées par la réglementation, ou par la ressource qui justifie cette réglementation, l’efficacité de la pêche s'accroît et se traduit par une moindre consommation énergétique.