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jeudi 31 janvier 2019

VE8 - Comparaison VE / VT autonomie


Le VE : Innovation pérenne ou rêve écologiste ?
« Dans un monde inondé d’informations sans pertinence, le pouvoir appartient à la clarté. »  Yuval Noah Harari


VE8 - Comparaison VE / VT autonomie

8.1. Tableau de comparaison

« Carburant »
Gazole
Batterie
Masse
50 kg
600 kg
Volume
60 litres
NS
Energie PCI / Electrique
610 KWh
60 KWh
Rendement moteur
37%
95%
Energie mécanique
226 KWh
57 KWh x 80%
Energie par 100 Kg
452 KWh
10 KWh
Consommation
5,5 litres/100 km
NS
Consommation énergie
25 KWh/100 KM
25 KWh/100 Km
Chauffage Climatis. Auxil.
Inclus
Exclus
« Etanchéité »
Pas de fuite
Autodécharge ?
Remplissage
3 minutes
30 min à 10 h
Durée de vie
Illimitée
1 500 cycles
Autonomie
900 Km
190 km
France départ Paris
95%
25%
Fréq. rempliss. urbain
Hebdo ou ½ mois
Quotidien
 
Détails sur VE :

Type de VE
Batterie typique
KWh/100 km
Autonomie Km
VE usage urbain
30 KWh
195

VE usage polyvalent
60 KWh
19,7
245
VE autoroute 130 km/h
60 KWh
25,1
190


8.2. Recharger ou non ?

Dilemme des longs trajets : Quelle vitesse de croisière adopter ?
  • Elevée, avec étape courte et recharge fréquente ?
  • Basse, pour réduire le temps perdu en recharge ?

L'étude a été faite sur la Renault Zoé munie d’une batterie de 20 Kwh, dont 16 sont réellement disponibles après recharge rapide. Les hypothèses retenues sont optimistes :
  • Stations de recharge nombreuses : ne pas raccourcir les étapes)
  • Bornes disponibles : ne pas rallonger les arrêts
  • Etape = 30 minutes recharge + 5 minutes = 35 minutes
  • Départ batterie chargée et arrivée batterie déchargée.


Résultat :



  • La vitesse moyenne est égale à la vitesse de croisière jusqu’à la première recharge, qui introduit un décrochement.
    • L’optimum pour un trajet long : une vitesse croisière de 100 km/h qui aboutit à une vitesse moyenne de 65 km/h
    • C’est la moitié d’un VT

Si batterie dépasse 25 KW, le temps de charge augmentera car les bornes sont souvent limitées à 50 KW, soit 25 KWh en 30 minutes. Les étapes seront plus longues, mais arrêts aussi…

Conclusion sur les autonomies
Les VE à batteries peuvent difficilement remplacer les VT dans les transports interurbains.

Conclusion cartésienne provisoire sur le VE

Les avantages du VE sont réels, mais limités :
  • Conduite silencieuse et apaisée
  • Pollution urbaine du VE quasiment nulle, mais non déterminante, car celle des VT :
    • a déjà été massivement réduite en Europe très en-dessous des seuils de toxicité.
    • Ses niveaux résiduels ne sont que minoritairement dus aux VT,
    • et elle se réduira encore par augmentation naturelle de la part des VT Euro 6 dans le parc circulant.
  • Le VE arrive après la victoire… au moins en Europe !
  • La réduction des émissions de CO2 par le VE n’est réelle que si l’électricité est fortement décarbonée, ce qui n’est vrai que dans un nombre très restreint de pays, dont la France, la Norvège, l’Islande…

Les inconvénients du VE bien connus :
  • Beaucoup plus cher à l’achat avant subventions
  • Autonomie insuffisante hors utilisation urbaine, aggravée par :
    • La rareté des bornes publiques de recharge
    • La durée des recharges, qui divise par 2 la vitesse autoroutière,
    • et l’utilisation des auxiliaires (chauffage, climatisation…)
  • Véhicules lourds, et peu performants aux vitesses élevées.

Il n’y a guère de raisons objectives de promouvoir le VE au détriment du VT par des dispositions fiscales et/ou réglementaires.

Mais il ne faut pas en conclure que le VE n’a pas d’avenir, car la balance précédente n’intègre ni de l’irrationalité de l’esprit humain, ni de la variété des croyances et des opinions sur lesquelles s’appuient, heureusement ou malheureusement, les démocraties, la politique et le marketing. Ces derniers  ont fabriquées, en général de bonne foi, au profit du VE :
  • Des distorsions de concurrence massives
  • Des distorsions d’image redoutables

qui sont l’objet du message suivant

vendredi 8 décembre 2017

5 - Energies primaires mécaniques renouvelables dédiées à l’électricité


Lignes 1 à 11 du tableau de synthèse

Hydraulique d’eau douce (lignes 1 à 4)

L’énergie potentielle résulte des précipitations sur les reliefs de l’eau (pluie, neige, grêle) qui descend des montagnes à la mer. Autrefois appelée « houille blanche », cette énergie primaire comporte différentes variantes :
  • Centrales au fil de l’eau, (ligne 1), dont les production sont assez bien prévisibles selon le précipitations dans leur bassin versant, mais néanmoins fatale (non modulables).
  • Centrales dites « éclusées », (ligne 2), de faible chute, à production continue plus ou moins modulables.
  • Centrales de haute chute avec lac supérieur (ligne 3), parfaitement disponibles à tout instant et pour une durée limitée de la capacité du lac supérieur. Leur production à la demande est parfaitement adaptée à la production des pointes modérées.
  • Centrales de haute chute réversibles (STEPs) (ligne 4), avec chacune un lac supérieur et un lac inférieur, disponibles à tout instant, permettant le stockage de l’énergie électrique par pompage du lac inférieur vers le lac supérieur dans la limite de leurs capacités, mais inaptes à une production continue. Elles permettent de satisfaire à la demande des pintes extrêmes, lorsque les autres moyens sont saturés. 

Cette énergie est particulièrement intéressante :
  • Très économique en montagne, avec un coût marginal presque nul une fois l’installation amortie, ce qui est le cas de la plupart d’entre elles.
  • Capacité de rétention d’énergie potentielle dans le lac amont (ligne 3)
  • Disponibilité instantanée dans la limite de la capacité du lac amont (lignes 3 et 4), et capacité de stockage (ligne 4).
  • Indéfiniment renouvelable, avec une durée de vie presque illimitée
  • Aucune émission de CO2 en exploitation
  • Elle produit, bon an mal an, 10 à 12 % de l’électricité nationale

Toutefois :
  • Les barrages, qui noient des vallées et remplacent ainsi un écosystème par un autre, sont loin d’être parfaitement écologiques... Leur construction s’accompagne d’une importante émission de CO2 (ciment, acier, engins…).
  • Dépendantes des précipitations, les centrales hydrauliques sont fatales si leur capacité de stockage amont et/ou leur chute sont faibles. Dans un barrage au fil de l’eau, la production est faible à l’étiage, faute de débit, et pendant les crues, faute de dénivellation. Pour toutes, la production dépend des précipitations.
  • La plupart des sites favorables en France étant déjà équipée, la capacité d’extension de cette énergie primaire est faible, malgré la vogue de la micro-hydraulique de capacité très limitée. Notamment, les précieuses STEPs ne sont nullement une solution définitive au stockage des énergies intermittentes vertes, faute de sites favorables.
  • Le lieu de production ne peut pas être choisi, alors que le transport de l’énergie électrique vers le lieu de consommation a ses limites : quelques centaines de kilomètres, sauf à recourir aux coûteuses lignes DCHT (courant continu à très haute tension)
  • Le risque associé est faible, mais pas nul : plusieurs écroulements de barrages hydroélectriques ont eu lieu. En France, la ruine du barrage de Malpasset a fait 423 mort à Fréjus en 1959, mais cet ouvrage ne produisait pas d’électricité. En Italie, un glissement de terrain dans le lac amont a entraîné le débordement, sans destruction, du barrage hydroélectrique de Vajont, qui a fait 1 900 morts en 1963. Des catastrophes majeures ont eu lieu, notamment en Chine.

Hydraulique maritime (lignes 5 à 7)
  •  L’unique centrale marémotrice de la Rance (ligne 5) recourt à 24 turbines réversibles résistant à l’eau de mer, dont les coûts de fabrication et de maintenance sont élevés. Les célèbres 14 mètres de marnage ne sont qu’un extrême, et ne constituent en rien une dénivellation moyenne, laquelle serait plutôt de l’ordre de 3 mètres, ce qui est déjà beaucoup en mer. La production, parfaitement prévisibles comme les marées, n’en est pas moins intermittente, avec deux arrêts par marée, et d’importantes variations au cours du mois lunaire et de l’année solaire qui déterminent l’amplitude des marées. Sa production moyenne de 57 MW, soit 24% de sa puissance installée (240 MW), soit encore un cumul de 500 GWh par an, représente 1% de la production électro-hydraulique française. Elle n’a jamais atteint son équilibre économique. Elle n’est transposable que dans les rares régions du monde ayant un marnage semi-diurne élevé, et nulle part ailleurs en France.
    Usine marémotrice de la Rance à St Malo
  • Plusieurs prototypes d’hydroliennes (ligne 6), grandes turbines immergées dans des zones à fort courant de marée, ont été testés. Il n’en reste plus qu’une en service. Elles restent fatales quoique parfaitement prévisibles, et sont très coûteuses pour une raison simple : un courant de 4 nœuds, soit 2 m/s, fort et rare, donne la même pression dynamique qu’une chute de 0,20 mètre, trop basse pour être économiquement exploitable. Il est donc peu probable que ces projets soient suivis. Là encore, les zones d’installation, qui doivent allier fort courant et profondeur suffisante, sont peu nombreuses : En France, principalement le Fromveur au sud d’Ouessant, et le Raz Blanchard au nord de la pointe de la Hague.
    Hydrolienne (image de synthèse)
  • L’énergie houlomotrice (ligne 7), énergie des vagues citée pour mémoire, n’est pas réellement envisageable : la houle est une énergie primaire extrêmement intermittente, aléatoire, complexe et très peu prévisible. Elle se manifeste avec des longueurs d’onde, des hauteurs et des fréquences très variables qui compliquent singulièrement son exploitation, sans parler des problèmes liés aux tempêtes et à la maintenance (« fouling », c'est à dire pousse des algues et coquillages indésirables).


Cette filière repose sur l’exploitation de vent, par nature très variable et peu prévisible. Sa problématique principale est le « facteur de charge », défini comme le rapport entre la puissance moyenne produite sur l’année et la puissance nominale (maximum) de l’éolienne. Ce facteur dépend évidemment des années qui comportent plus ou moins de vents adaptés, mais aussi de la conception : la puissance maximum de l’alternateur sera atteinte plus souvent si l’hélice est de plus grand diamètre, mais l’éolienne sera aussi plus chère. Pratiquement les facteurs de charges constatés ou prévus en France sont de l’ordre de :
  • 18% en éolien terrestre (8)   
  • 25% en éolien maritime (9)   
L’avantage de 7 points, soit 40%, pour ce dernier ne compense pas les surcoûts liés à la construction et à la maintenance en mer, qui sont proches d’un doublement.

                                          Prototype terrestre d'éolienne maritime "Halidade" 
                                          avec alternateur direct, à Saint-Nazaire

L’installation d’éoliennes terrestres ne peut se faire que dans des régions ventées (côtes, plaines ou reliefs accessibles pour la maintenance) non urbaines car l’acceptabilité par les riverains s’est fortement réduite. Les éoliennes maritimes posées sur le fond requièrent des profondeurs modérées, mais néanmoins éloignées des côtes pour les rendre acceptables, bien qu'également contestées par les pêcheurs, les plaisanciers et les riverains du littoral. Des éoliennes maritimes flottantes sont envisagées avec des coûts encore plus élevés ; il n’y a plus de limite sur la profondeur, mais la distance à la côte allongera les lignes de raccordement au réseau et les mouvements du flotteur et du mât compliqueront la maintenance. Comment aborder par mauvais temps sur un engin flottant en haute mer, dont le mât oscille de plusieurs mètres ? Même l'hélicoptère, menacé par l'immense rotor, apparaît incertain !

L’énergie éolienne, totalement renouvelable, n’existerait pas sans le tarif garanti cumulé avec la priorité d’écoulement, car ce tarif reste environ 3 fois supérieur au prix de marché de gros, (5 fois pour le maritime) ajouté au caractère fatal d’une filière qui produit quand elle peut, et non quand on en a besoin, une énergie électrique économiquement impossible à stocker.

Tableau des énergies primaires mécaniques dédiées à la production électrique:



13 – L’énergie dans l’Industrie



Chauffage process
(Colonne w du tableau de synthèse)

Des températures plus ou moins élevées, et des apports de chaleur sont nécessaires à de nombreux process de production industrielle pour lesquels l’origine de la chaleur ne s’impose pas. Citons :
  • Le ciment
  • Les céramiques
  • L’industrie chimique et pétrolière (distillation)
  • Les alliages métalliques
  • La plasturgie
  • L’agroalimentaire
  • La chimie
  • Le séchage
  • ...
Le choix de la source d’énergie est très varié. Pour certaine applications grosses consommatrices, mais très concurrentielles, telles les cimenteries, le charbon reste utilisé. On lui substitue parfois la combustion de pneumatiques déchiquetés dont le coût est nul voire légèrement négatif, tant leur élimination est problématique, d’où un dilemme entre l’avantage écologique d’éliminer les pneumatiques usagés, et l’inconvénient de l’émission de CO2 consécutive. Hormis ce cas, la plupart de ces industries pourraient utiliser le gaz ou l’électricité, cette dernière étant préférable si elle est largement ou totalement décarbonée.

Electricité process
(Colonne x du tableau de synthèse)

Certaines industries requièrent de l’électricité en tant que telle dans leur process de production. Citons :
  • L’électrolyse :CO2,
  • Production d’aluminium
  • Traitements de surface
  • Production d’hydrogène (potentiellement)
  • L’aciérie électrique
  • La soudure dans plusieurs variantes (TIG, MIG, UM, plasma, par points …)
  • ...
Elle n’est alors évidemment pas remplaçable.
Puissance mécanique
(Colonne y du tableau de synthèse)

La quasi-totalité des industries requièrent de l’électricité qui est transformée en énergie mécanique par des moteurs ou actionneurs électriques :
  • Ventilation
  • Refroidissement et cryogénie
  • Manutention, levage
  • Broyage, concassage, mélange
  • Machines-outils, machines-transfert, automates de production, robots
  • Production d’air comprimé
  • Centrifugeuses
Pour ces applications, l’électricité n’est pratiquement pas remplaçable, sinon par des moteurs thermiques aux émissions élevées et de moindre rendement, parfois utilisés en secours en cas de défaillance du réseau.

Hauts-Fourneaux et convertisseurs
(Colonne z du tableau de synthèse)

Rappelons que la fonte est obtenue par réduction du minerai de fer par le carbone suivant les réactions simplifiées :
2 C + O2 à 2 CO
2 Fe2 O3 + 3 CO à 4 Fe + 3 CO2
Le coke (carbone presque pur obtenu par distillation du charbon dans les fours à coke) est donc utilisé ici avant tout en qualité de réducteur chimique, et accessoirement seulement pour son apport de chaleur. Il est donc impossible de lui substituer une autre forme de chaleur : le carbone est partie intégrante de la réaction.

Les convertisseurs qui produisent l’acier à partir de la fonte procèdent également par oxydation du carbone résiduel contenu dans la fonte. Ils émettent donc aussi du CO2, inévitablement.

Rappelons aussi que « l’aciérie électrique » n’est pas un substitut de l’aciérie classique. Elle ne sert qu’à retransformer des ferrailles en lingots.

La sidérurgie fait donc partie des activités pour lesquelles le carbone n’est pas substituable : elle ne participera pas à la réduction des émissions de CO2 autrement que par amélioration de l’efficacité, ici dite « mise (Kg de coke) aux mille (kg de minerai de fer) », qui a été fortement réduite dans le passé, mais approche de sa limite théorique, ou par captation du CO2, dont la faisabilité économique reste à démontrer.