Energie
Bâtiment
Véhicules
L’énergie, base du
développement économique, est un sujet majeur.
Nous avons analysé
la situation de départ dans le synoptique de l’énergie en 2011, en France.
Cette situation est
stable, et pourrait perdurer. Quelles sont les raisons de la faire
évoluer ?
Plan
du chapitre :
« La transition énergétique : les raison d’agir »
« La transition énergétique : les raison d’agir »
L’indépendance
énergétique
Le coût actuel
de l’énergie
Le coût futur
de l’énergie
L’indépendance énergétique : elle est
actuellement de 50,5% des énergies primaires
selon les conventions de notre synoptique, soit 7,5% d’origine renouvelable
(dont 0,5% pour l’éolien + le photovoltaïque), et 42,9% de chaleur d’origine
nucléaire, entièrement dédiés à la production électrique. En d’autres termes,
la quasi-totalité des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) est importée,
et représente 49,5% des énergies primaires. Il est souhaitable de réduire notre
dépendance.
Le coût actuel de l’énergie : pour en
parler valablement, il faut se situer au niveau des énergies finales, en
distinguant :
- L‘énergie utilisée directement sous forme thermique : chauffage résidentiel et tertiaire, serres, fours de process
- L’énergie, mécanique ou électrique, qui résulte :
- à 90% d’une conversion de l’énergie thermique avec un rendement médiocre résultant du 2ème principe de la thermodynamique,
- à 10% de production directe, essentiellement hydraulique, accessoirement éolienne et photovoltaïque.
- La valeur de cette énergie est, pour faire simple, 3 fois supérieure à la précédente.
- Les applications non énergétiques : les produits énergétiques n’étant dans ce cas pas substituables, la comparaison des prix est ici sans intérêt.
Le graphique ci-dessous (attention à la double échelle verticale qui « avantage » l’échelle de droite de 16 % : 700 €/T sont équivalents à 6 c€/KWH, et non pas 7) donne l’historique sur 40 ans de la hausse des prix, depuis 1970, avant le premier choc pétrolier de 1973 .
Rappelons que, selon le rapport
de la Cour des Comptes, le coût complet du KWh post-Fukushima est de 3,3 à
4,9 c€/KWh, et le coût marginal de l’ordre de 2 c€/KWh. Les
exportations (courbe en bleu)
principalement en heures creuses conservent donc une marge confortable.
Les importations ne figurent malheureusement pas sur ce graphique :
effectuées pendant des heures de pointe, leur prix serait assurément beaucoup
plus élevé !
Le coût futur de l’énergie
Toutes les énergies fossiles verront
leurs prix continuer à augmenter fortement : La raison réside
évidemment dans la conjonction d’une explosion de la demande des pays
émergeants qui ne fait que commencer, face à des réserves naturelles en
diminution :
- Le gaz voit son pic de production retardé par le début d’exploitation des gaz « non conventionnels » (notamment de schiste), pour au moins quelques dizaines d’années pendant lesquelles son prix n’augmentera pas dans les mêmes proportions que le pétrole. Toutefois, son prix sera tiré vers le haut par celui du pétrole en raison de leur quasi-équivalence dans les applications thermiques. Faute de pouvoir être liquide à la température ambiante, son utilisation pour les véhicules est difficile. Il est parfaitement adapté à la plupart de formes de chauffage résidentiel, tertiaire, agricole et industriel, et aux centrales électrothermiques, notamment à cycle combiné.
- Le charbon, dont le prix traduit surtout les coûts d’extraction et de transport, sera disponible sans hausse spectaculaire pendant au moins un siècle. Rappelons qu’il est irremplaçable pour la production de fonte, base de la sidérurgie, mais présente beaucoup d’inconvénients par rapport au pétrole et au gaz dans les applications thermiques.
- L’énergie nucléaire, qui est une énergie thermique, demeure hyper compétitive malgré les coûteuses mesures de sécurisation post-Fukushima et la dérive du prix de revient du prototype EPR à Flamanville. Voir notre analyse du rapport de la cour des comptes et de ses enseignements. En cas de développement rapide, le problème des ressources en uranium se poserait à long terme, et contraindrait probablement à un changement de technologie :
- vers des surgénérateurs dont le « rendement » (par rapport à l’uranium utilisé) est de l’ordre de 50 fois supérieur, mais dont la technologie est plus complexe,
- ou vers la filière au thorium, plus coûteuse car nécessitant une source extérieure de neutrons, mais certainement plus sûre, car naturellement stable, et pratiquement illimitée quant à sa matière première.
- L’hydraulique, énergie presque idéale, n’est guère extensible, car tous les sites favorables sont déjà utilisés, notamment les meilleurs avec lac et haute chute, éventuellement réversibles. Etant toutes amorties depuis longtemps, et nécessitant peu de maintenance et de personnel, ces installations continueront de produire une énergie très bon marché et très souple, mais limitée à 4 ou 5 MTEP par an. Leur extension à des sites au fil de l’eau encore disponibles n’a que peu d’intérêt car elle produirait une énergie plus coûteuse, et surtout fatale (c'est-à-dire qui arrive à l’improviste), donc de valeur largement moindre.
- Les énergies alternatives éoliennes et photovoltaïques verront, par effet de série, leur prix baisser, sauf l’offshore dont les contraintes d’installation et d’exploitation augmenteront les coûts. Toutes resteront très loin d’être compétitives, et évidemment fatales (non prévisibles). Pour être justifiées, il faudrait qu’elles soient beaucoup moins chères que l’énergie électronucléaire, ce qui est parfaitement impossible.
- La géothermie, qui fournit à l’Islande volcanique la majorité de son énergie, pourrait être une solution d’avenir : le sous sol profond est chaud ! Mais bien des recherches seront nécessaires avant de d’ébaucher sur des solutions appuyées sur des coûts. Ces recherches restent un axe à privilégier.