Etape 1 : Substitution de combustibles
Nous
avons vu dans un message précédent,
que pour un même apport énergétique, ces énergies fossiles amènent des
émissions très différentes: le charbon émet 64% de plus que le
pétrole, et le gaz 21% de moins. Entre le charbon et le gaz, il y a plus
qu’un facteur 2. Quand c’est possible, remplacer le charbon par le gaz permet
de parcourir plus de la moitié du chemin vers une suppression des émissions
concernées, et ceci peut souvent être fait rapidement et pour un coût
modique.
Dans ce qui suit, conformément aux définitions INSEE
et SOES, le GPL est comptabilisé avec le
pétrole et non avec le gaz. Ceci est logique, car le GPL est beaucoup plus
proche du pétrole, dont il est d’ailleurs issu, en termes de stockage à l’état liquide sous faible
pression, comme en termes démission de CO2, c’est-à-dire du ratio
C/H de sans cette étape, maintiennent exactement la consommation énergétique
par secteur.
- En sidérurgie : aucune substitution n’est possible, car le seul procédé d’élaboration de la fonte à partir du minerai de fer repose sur la réduction de l’oxyde de fer du minerai par le carbone.
- En agriculture et industrie : La diversité des utilisations, qui comporte des utilisateurs mobiles (tracteurs) et des procédés de fabrication, ne permet guère d’établir une prévision. Considérons l’hypothèse de -50% de charbon et -30% de pétrole compensés par +31% de gaz.
- En chauffage, la substitution du fioul ou du GPL au charbon (peu employé), est presque toujours possible, mais est limitée par la difficulté de stockage du gaz, principalement du méthane, qui nécessite soit des pressions élevées, soit un stockage cryogénique. Elle ne peut donc s’effectuer pratiquement que dans les régions desservies par les réseaux de gaz, et dans la limite des capacités de ces réseaux, qui peuvent être renforcés et étendus à cet effet. Compte tenu de son caractère diffus, l’agriculture fera moins que l’industrie. Considérons globalement - 70% de charbon et - 40% de pétrole compensés par +30% de gaz, ce qui est déjà une hypothèse optimiste.
- En production électrique, la substitution du gaz au charbon et au pétrole n’est limitée que par la difficulté de stocker ce gaz naturel, ce qui risque de poser problème car les pointes de consommation électrique coïncident malheureusement avec les pointes de consommation de gaz, pour cause de demande de chauffage. Considérons la transformation de toutes les centrales au charbon en centrales à gaz si possible, ou à défaut en centrale au fioul : -100% de charbon et -20% de pétrole compensés par +173% de gaz, compte tenu des pondérations différentes.
- Dans les transports où le charbon n’est pas employé, la substitution du gaz aux carburants liquides (essence, gazole et GPL) est difficilement envisageable en raison des difficultés de stockage du gaz comprimé dans un véhicule routier, et sa quasi-impossibilité dans un avion. Donc pas de substitution à court terme.
- Par nature, aucune substitution n’est possible quand ces substances sont utilisées comme matières premières.
Ces
substitutions aboutissent par elles-mêmes à une baisse du CO2 de 6%, résultat limité qui tient au fait que le transport, premier
émetteur, ne peut pratiquement pas y procéder, mais résultat intéressant quand même, car peu coûteux et pouvant être
obtenu très rapidement.