lundi 28 mars 2016

Véhicule 2,3 l/100 km : 2 - Moteur thermique



Résumé

La motorisation envisagée dérive du moteur 3 cylindres PSA récent, ramené à 666 cm3 par suppression d’un cylindre. Ce bicylindre de 34 KW aura le même bon rendement, mais avec une seule détente motrice par tour, il nécessitera un double volant amortisseur à l’entrée de la boîte de vitesses.

Moteur thermique

Rappelons que TOUTE l‘énergie mécanique d’un véhicule hybride non rechargeable vient du moteur thermique, et donc du carburant, soit directement en mode thermique, soit indirectement, après stockage dans la batterie, en mode électrique. Le rendement du moteur thermique est donc d’importance majeure.

Le rendement d’un moteur thermique donné est éminemment variable selon son point d’utilisation dans le plan « Couple vs. Vitesse de rotation ». L’optimum,  variable d’un moteur à l’autre, se situe généralement dans la zone autour de 50% de la vitesse maximum et de 75%  du couple maximum, ce qui correspond à environ 50% de la puissance maximum (et non pas 50% x 75% = 38%, car les maximum du couple et de la puissance ne sont pas au même régime).

Actuellement, les moteurs sont presque toujours trop puissants car dimensionnés pour l’agrément de conduite qui nécessite de bonnes accélérations. Le moteur devra ici être strictement dimensionné pour que la vitesse autoroutière corresponde au rendement optimum, au détriment de la capacité d’accélération. Le « downsizing » est ainsi à son optimum. Grâce à la motorisation hybride parallèle, l’appoint transitoire du moteur électrique, ainsi que la boîte de vitesses pilotée remédieront largement aux inconvénients de cette faible puissance permanente.

Solutions envisagées ou écartées:

Le moteur envisagé, à créer, dérive du récent 3 cylindres en ligne PSA, ramené à 2 cylindres, pour aboutir à une cylindrée de 667 cm3, une puissance de 30 KW à 6 000 t/min, et une courbe de couple assez plate de 62 Nm de 3 000 à 5 000 t/min, avec maintien du rendement.


  • La disposition « flat twin » apporte un meilleur équilibrage dynamique, mais est plus encombrante et complique la distribution, l’admission et l’échappement, et le refroidissement. Elle n’est pas envisageable.
  • La réduction de cylindrée unitaire en maintenant les  3 cylindres ne l’est pas non plus en raison de son poids et de son prix, et surtout car elle introduirait une baisse du rendement.
  • En variante, conserver le moteur PSA à 3 cylindres avec de petites modifications (allonger l’admission au-delà du point mort bas, réduire le volume de la chambre de combustion) pour lui donner un cycle d’Atkinson améliorant un peu le rendement grâce  un rapport de détente supérieur, mais réduisant la puissance maximum par baisse de le cylindrée d’admission. Seuls les motoristes pourraient en juger.
  • Le diesel, qui permettrait un gain de l’ordre de 10% en masse de carburant et en CO2, c’est-à-dire de 20% en volume, et 30% en coût, est exclu : trop cher et trop lourd pour un très petit moteur (injection « common rail » et antipollution « Euro 6 »), et amortissement du surcoût impossible avec une aussi faible consommation, sans parler de sa mauvaise image rémanente.


Régularisation du couple moteur

Il reste que le bicylindre envisagé, avec une seule explosion par tour, produit un assez couple irrégulier, qui demande à être filtré :


Il est théoriquement possible de régulariser le couple moteur en utilisant la machine électrique solidaire du même axe, qui serait motrice pendant les compressions, et génératrice pendant les détentes, mais cette solution nécessiterait une machine et une électronique de commande dimensionnées au couple de crête du moteur thermique (peu après le point haut de l’explosion) de l‘ordre de 500 Nm, trop élevé pour être envisagé, outre les pertes qu’elle engendrerait inévitablement du seul fait de son intervention.

Un flux magnétique radial engendré sans apport d’énergie par un aimant permanent, et parcourant un circuit magnétique à entrefer variable, et donc à réluctance et flux variables, selon le croquis ci-dessous, pourrait créer un couple variable suivant l’angle, en moyenne nulle sur un tour, s’additionnant au couple moteur. La coïncidence des axes R et S correspondait au point mort haut de l’explosion. Mais sa loi de  variation du couple selon l’angle serait fixe, alors que celle du moteur ne l’est pas, outre le fait que les couples envisagés conduiraient à un dispositif lourd et encombrant.