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La production électrique européenne en faillite !
Le quotidien « Les Echos » du 11 février 2016 a publié
une excellente synthèse des effets économiques pervers liés au développement
d’énergies bénéficiant d’une priorité
d’écoulement et d’un tarif garanti
par contrat, intitulée : « Electricité : l’immense faillite de l’Europe
! ». Elle a été rédigée par
Jean-François Raux, ancien délégué
général de l’Union française de l’électricité. « Les Echos »
ont en outre titré le 16 février sur : « EDF alerte l’Etat sur sa
situation financière » en première de couverture. Le sujet est d’importance ! Bien entendu, le titre n'est pas une information actuelle, mais une tendance inquiétante.
Ne pouvant reproduire intégralement cette synthèse
en raison du copyright, nous vous en proposons un résumé qui en conserve
l’essentiel, avec des liens vers les nombreux articles du présent blog relatifs
à ces sujets, qui ont déjà largement montré ces effets pervers, et qui se voient
ainsi confirmés.
L'idée de départ :
Résumé
de la synthèse du 11 février 2016
La valeur d’EDF en bourse qui atteignait 160 G€ en
2008, a perdu à ce jour 86% de sa valeur, d’où une perte de patrimoine de 138 G€,
à comparer avec l’impôt sur le revenu, de l’ordre de 70 G€ par an. Les
autres grands acteurs européens affichent des baisses comparables, en moyenne
75%. Ceci a trois causes :
- Pour
atteindre l’objectif de 20% dans les filières renouvelables, on a
augmenté massivement leurs moyens de production au détriment du nucléaire
par décision politique, du fioul et du gaz par défaut
de compétitivité, et ce, à charbon
ou lignite constant, avec un accroissement du taux de CO2/MWh,
pour aboutir à ce que la production allemande émette 16 fois plus de CO2 que la production française. Ces
coûteux investissements n’ont finalement eu aucun effet écologique.
- Les surcapacités
ont ramené les prix de gros vers 30 €/MWh, alors que les prix de
production sont de 45 € pour le nucléaire actuel, et
plus de 60 € pour les énergies
renouvelables les moins onéreuses. La perte moyenne ressort
ainsi entre 15 et 35 €/MWh, soit, pour les 400 TWh annuels d’EDF, une
perte totale de 8 à 10 G€, situation invivable à moyen terme.
- Bien que
la Commission européenne fasse la promotion de la concurrence dans
l’intérêt du consommateur, la production électrique y échappe
totalement : les seuls investissements réalisés y ont été dans les
filières subventionnées. Il en
résulte qu'en dépit d'une baisse des prix de gros vers 25 €/MWh, la facture du consommateur final est
alourdie du montant des subventions, qui sont passée en France de 3 € en
2002 à 27 €/MWh en 2016, et atteignent 70 €/Mwh en Allemagne. Dans
leurs bilans, les producteurs déclassent les filières conventionnelles, et
leurs préfèrent les filières renouvelables classées « d’avenir »
au motif qu’elles sont subventionnées au long cours ! Ceci est
évidemment au détriment de la sécurité d’approvisionnement, et de l’emploi, dans l’indifférence générale. En
10 ans, la Commission européenne a détruit une industrie
historique solide sans construire de nouvelles filières pérennes, et ce,
sans avantage en termes d’émissions. Il est urgent et essentiel de rendre
du sens à l’Europe de l’électricité, notamment en France, en
s’affranchissant du politiquement correct allemand.
Le résultat